Un des principes auquel tiennent souvent les entraîneurs est celui d’avoir des sportifs coachables. Plusieurs vous le diront : « Avoir des sportifs coachables, c’est important. » On entend par coachable, « Être facile à entraîner, en accordant notre confiance à une autre personne pour nous guider et atteindre nos objectifs ». La définition sur papier est extraordinaire. En pratique, c’est parfois tout autre chose. Personnellement, j’ai déjà abordé la définition avec les joueurs que j’entraînais. Sans faire de grandes envolées sur la notion d’être coachable, ou enseignable si vous préférez, j’ai vulgarisé le thème, avec l’approche qu’on me connaît, celle de l’intelligence émotionnelle. Voici les trois questions que j’ai amené mes joueurs à se poser pour poursuivre leur progression dans leur sport.
- Est-ce que je mets en pratique ce que j’apprends?
Tellement de notions théoriques et pratiques sont données lors des entraînements! Amener les sportifs à se questionner sur l’intégration (et la compréhension) de leurs apprentissages dans le sport est une étape importante. Un sportif qui comprend ce qu’il apprend est un joueur qui se sent compétent. Comme parent-coach, on peut les amener à réfléchir sur ce qu’ils comprennent ou non des techniques apprises lors des pratiques. Tout comme on peut les amener à réfléchir sur comment ils se sentent quand vient le temps de mettre en action leurs apprentissages. Le plaisir risque de ne pas être au rendez-vous si cette première question n’est pas résolue.
- Est-ce que j’accepte d’apprendre de tout le monde?
Au même titre qu’à la première question, un joueur peut parfois donner l’impression de tout connaître, d’avoir tout appris. Raison de plus pour les amener à apprendre de tout le monde, et cela, à commencer par leurs coéquipiers. N’hésitez pas à mettre en valeur les bons coups des autres, afin de démontrer qu’ils peuvent apprendre de leurs pairs, tout comme vous aussi pouvez apprendre des autres. Et pour cause! Qui a dit qu’un enfant ne pouvait rien apprendre à son parent? Mettre en lumière les forces des joueurs est très bénéfique pour l’esprit d’équipe, en plus d’aider les joueurs à demeurer enseignables.
- Est-ce que je me respecte?
Mes joueurs vous le diront : sois doux envers toi est une phrase que je répète souvent! L’indulgence est souvent un mot phare dans mon approche. C’est ainsi que, rapidement, j’enseigne à mes joueurs que de mal se traiter n’est pas plus accepté que de mal traiter un coéquipier. Souvent, les athlètes peuvent être très sévères envers eux-mêmes. L’amour de soi est un pilier très important dans le développement de l’intelligence émotionnelle. Être doux envers soi demande parfois plus d’entraînement que l’apprentissage du sport lui-même! Les ramener aux progrès qu’ils font est une bonne façon de susciter l’indulgence et un meilleur accueil de leurs émotions. De là l’importance d’apprendre à nos sportifs, tôt dans l’enfance, à s’accueillir comme ils sont. J’ajouterais qu’il est aussi important pour les coachs de les accompagner dans le développement de leur amour de soi et dans la gestion de leurs émotions, puisque la maturité du cerveau est non seulement différente d’une personne à l’autre, mais est différente selon le groupe d’âge que l’on entraîne.
Ce qu’il y a de merveilleux avec ces trois questions, c’est qu’elles peuvent aussi s’appliquer aux adultes qui entraînent les joueurs. Alors, es-tu un entraîneur coachable?
Collaboration spéciale : Annie Lavoie, Savoir-Être sportif