La Route 66 aux États-Unis a toujours représenté quelque chose de mythique. Traversant huit états, de Chicago à Los Angeles, la « mother road », comme l’appelle les Américains, a toujours été accompagnée d’un rêve pour ceux qui l’empruntaient. Celui d’une meilleure vie en Californie, durant la Grande Dépression, ou celui d’une liberté nouvelle, pour les hippies des années 60. Déclassée depuis plus de 30 ans, Joseph-Éric Tremblay et Stéphanie Jeanne Bouchard de Saint-Alexandre l’ont parcourue du début à la fin, au volant de leur Ford Econoline 1961, surnomée La Bulle Bleue.
Voyageurs et aventuriers dans l’âme, il était clair pour Joseph-Éric et Stéphanie qu’ils devaient rouler sur la Route 66 au volant d’une voiture vintage. Pas très Westfalia, ils ont arrêté leur choix sur une Ford Econoline bleue, modèle 1961, achetée sur eBay auprès d’un propriétaire habitant Mont-Laurier dans les Laurentides.
Pendant un an, ils se sont appliqués à refaire la mécanique du véhicule et son intérieur, question qu’elle soit le plus au point possible pour leur grand périple de 30 jours aux États-Unis. « On est parti sans itinéraire, en se disant que notre seul objectif était de s’accrocher le plus possible à la 66 qui a été déclassée comme route au milieu des années 80 », d’indiquer Joseph-Éric.
De Chicago à Los Angeles
Partis de Saint-Alexandre le 21 juin, ils ont rejoint la « mother road » à partir de Chicago le 25 juin. Ils ont atteint son extrémité ouest le 7 juillet au quai de Santa Monica en bordure du Pacifique, en banlieue de Los Angeles. Treize nuits, 3945 km, 150 h à conduire et des anecdotes plein la tête pour les deux aventuriers. « Ce n’est pas facile de rouler sur la 66. Comme c’est une route déclassée, il y a des segments qui ont été recouverts par la végétation et que tu ne peux pas faire, d’autres ou t’es pris en sandwich entre l’autoroute et un chemin de fer. C’est vraiment particulier », de raconter Stéphanie.
À certains endroits, tu traverses des villages complètement figés dans le temps que tu croyais exister seulement dans les films western d’époque.
Néanmoins, ils estiment avoir roulé 90 % des tronçons encore praticables, se laissant porter par l’histoire des lieux qu’ils traversaient, ou les recommandations que les gens leur faisaient. « À certains endroits, tu traverses des villages complètement figés dans le temps que tu croyais exister seulement dans les films western d’époque », d’ajouter Joseph-Éric.
Sous le charme de la Bulle
Même si la Bulle Bleue leur en a fait voir de toutes les couleurs durant leur périple, Joseph-Éric et Stéphanie ne regrettent en aucun temps d’avoir utilisé ce moyen de transport pour faire leur virée de 14 401 km. « Même si elle était “à jour”, la mécanique restait tout de même celle des années 60, donc pas de freins à disque, pas de conduite assistée. On devait gérer l’altitude et la température. C’était tout un défi », de s’exclamer Joseph-Éric.
Sous le charme de la Bulle Bleue dès son achat, le couple d’aventuriers n’a pas hésité à partager images et anecdotes de leur virée sur Facebook, séduisant plus de 200 personnes au quotidien. Ils réfléchissent aujourd’hui aux autres voyages qu’ils pourraient faire à bord de cette Econoline qui leur a apporté tant de bonheur durant 30 jours.
Mais tout en étant tourné vers l’avenir, on sent bien que Joseph-Éric et Stéphanie restent encore habités par la Route 66, qui est maintenant qu’un souvenir derrière eux. « Avec l’engouement que notre périple a suscité sur les médias sociaux, on va peut-être évaluer la possibilité de publier notre récit. Qu’on en vende ou non, ça nous ferait un très beau carnet de voyage à conserver », de conclure les deux amoureux.
Pour plus de photos et de péripéties en lien avec le périple de Stéphanie et Joseph-Éric sur la 66, rendez-vous sur leur page Facebook.