Le projet de symbiose industrielle poussé par la SADC du Kamouraska est bien enclenché dans la région. Par contre, l’offre demeure supérieure à la demande actuellement, un défi de tous les instants pour l’animateur de la symbiose, Alexandre Jolicoeur.
Le concept de la symbiose industrielle est basé sur un échange entre deux entreprises. Plutôt que d’envoyer au recyclage les résidus qu’elle produit, l’entreprise l’offre à une autre de son territoire, sous le principe d’un circuit court, qui elle, les revalorisera.
Lancée en janvier 2017 au Kamouraska, la symbiose industrielle a permis pas moins de 33 échanges de la sorte entre entreprises, industries et institutions sur son territoire. « On parle de 59 tonnes de matière échangées, 48 tonnes déviées de l’enfouissement et 96 tonnes de gaz à effet de serre évité. Au total, ça représente plus de 40 000 $ d’économies réalisées par les entreprises participantes », d’expliquer Alexandre Jolicoeur.
Toutefois, ces chiffres pourraient être supérieurs si la demande suivait l’offre. Le plus gros défi avec lequel doit jongler l’animateur de la symbiose. « Actuellement, on a plus de 150 offres, mais seulement une cinquantaine de demandes. On est au stade où on doit faire plus de communications pour être en mesure de trouver davantage de débouchés », d’ajouter Alexandre Jolicoeur.
« Actuellement, on a plus de 150 offres, mais seulement une cinquantaine de demandes. On est au stade où on doit faire plus de communications pour être en mesure de trouver davantage de débouchés. » – Alexandre Jolicoeur
En ce sens, un groupe de réflexions composé d’artistes et de gens issus du milieu de l’innovation technique se réunit de façon régulière pour tenter de trouver des issus à ces résidus « orphelins. » « Quand on est collé sur notre résidu, parfois on ne voit pas les autres possibilités d’utilisation. Le groupe permet de penser en dehors de la boîte », d’indiquer l’animateur de la symbiose.
Opportunités d’affaires
Concept encore flou pour plusieurs entrepreneurs, la symbiose industrielle s’inscrit pourtant dans l’air du temps, selon Alexandre Jolicoeur. Il peut amener les entreprises à effectuer une transition vers une économie plus verte. Selon lui, de belles opportunités d’affaires ne demandent qu’à être développées.
Certains entrepreneurs l’ont d’ailleurs saisi. Lors d’un événement de maillage organisé sur le bois, il y a près de six mois, huit synergies ont pu être identifiées et sept sont actuellement en route. Parmi elles, il cite l’exemple de M. Guy Chénard, propriétaire d’une entreprise en démarrage, à qui Bombardier Transport à La Pocatière a demandé de créer des boîtes de transport à partir du bois de leurs palettes de livraison. « Le bois trop abîmé qu’il ne peut pas réutiliser est envoyé à Ateliers Mon Choix de Saint-Pascal qui le convertit en bois de chauffage. C’est une belle démonstration que l’économie et l’écologie ne sont pas des concepts opposés. »