Témoignage : l’aide sociale et les préjugés

MONT-CARMEL — Une femme de Mont-Carmel, Céline Montminy, témoigne de son vécu comme personne bénéficiant de l’aide sociale et des préjugés malheureusement encore bien présents dans la société.

Madame Montminy habite Mont-Carmel depuis plusieurs mois. Elle bénéficie de l’aide sociale depuis une quinzaine d’années. « Ce n’est pas par choix. Je ne le souhaite pas. Je veux travailler, voir du monde », indique-t-elle, d’entrée de jeu.

Son âge, le fait qu’elle ne possède pas de voitures et les nombreux emplois qu’elle a occupés comme contractuel semblent lui nuire dans ses recherches d’emplois, croit-elle.

« C’est un peu une roue qui tourne. Tu n’as pas de voiture donc pas d’accès à un travail et si tu n’as pas de travail pour te payer une voiture. »

Ainsi, elle reçoit un peu moins de 900 $ par mois pour vivre. Après le loyer, l’électricité et le téléphone, il en reste bien peu pour manger et vivre. Elle a ainsi accès à l’aide alimentaire une fois par mois. « Patienter trois mois pour me payer une simple “moppe”, ça m’arrive », indique-t-elle.

Elle est donc bien placée pour constater que les préjugés et le jugement envers les personnes sur l’aide sociale sont bien présents. « C’est parfois par méconnaissance, c’est parfois par méchanceté gratuite », a-t-elle remarqué.

« Je me suis déjà a fait dire : t’es censé arriver avec l’argent que tu as ou bien t’as juste à faire un budget… »

Elle invite les gens à ne pas juger sans savoir. « Il ne faut pas poser de jugement quand on ne connaît pas l’histoire de la personne. L’accès à l’aide sociale est très strict. Chacun a son problème et son vécu, il faut éviter les jugements gratuits », conclut-elle.