Tourisme : L’immigration a ses limites et ses défis

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Lors du Colloque de l’industrie touristique du Bas-Saint-Laurent tenu mercredi dernier à Rivière-du-Loup, un panel de propriétaires d’entreprises dans le domaine ont avancé quelques solutions à la pénurie de main-d’œuvre, dont l’immigration. Les défis sont toutefois nombreux.

Le propriétaire de la microbrasserie Secret des Dieux à Pohénégamook Daniel Blier a raconté comment il a fait venir deux cuisiniers mexicains dans la région pour combler ses besoins de personnel. Les démarches ont duré plusieurs mois et il a été épaulé par une firme privée et plusieurs services publics.

« Alors qu’on parle ici d’un ou deux CV par poste, on a pu explorer 30 CV mexicains et nous avons fait trois séries d’entrevues », a-t-il raconté. Après qu’on lui ait fortement suggéré d’engager deux personnes plutôt qu’une pour aider les immigrants à bien arriver dans le milieu, il a embauché deux Mexicains qui ont un bac universitaire de quatre ans en cuisine, soit un homme et une femme qui est venue avec son mari et son enfant. Avec cette forme d’immigration, le permis de travail est de deux ans et ils n’ont le droit que de travailler à la microbrasserie. Il a incité les entrepreneurs qui souhaitent faire une telle démarche d’être patients et de bien s’entourer, car les services existent.

Une question de la salle a toutefois mis en lumière une problématique en rapport avec la saisonnalité des entreprises touristiques de la région. Difficile d’embaucher un immigrant de cette façon quand on est ouvert six mois par année, car l’employé n’a pas accès au chômage et ne peut travailleur ailleurs les autres six mois de l’année. Il en coûte d’ailleurs 5000 $ à 6000 $ pour le faire venir ici. Mentionnons que la voie des travailleurs étrangers en agriculture est à part, ce qui permet aux immigrants de venir durant la saison et de quitter pendant l’hiver.

Des solutions

Le chargé de projets au Site historique maritime de Pointe-au-Père Yves Tremblay a pour sa part raconté comment ils ont revu leurs façons d’embaucher leur public cible, soit les cégepiens et les universitaires.

« C’est une série de petites actions : permettre de postuler en ligne sans CV, utiliser les réseaux sociaux, tourner des vidéos avec des employés, revoir l’échelle salariale, être très réactifs aux candidatures intéressantes et donner des récompenses au référencement », a-t-il énuméré.

Reste que ce dernier disait avoir remarqué qu’il y a 10 ans, il y avait 10 à 12 candidats pour un poste et désormais, ce n’est jamais plus de deux candidats.