Travaux dans le Quartier latin : Un mea-culpa, mais pas de recul de la part de la Ville

3e rue Fraser à La Pocatière. Photo : Maxime Paradis

Le maire de La Pocatière Vincent Bérubé avoue que la Ville a peut-être sous-estimé les enjeux inhérents au Quartier latin. Tout serait certainement fait différemment si elle pouvait recommencer du début, mais un retour en arrière est exclu. Limiter les dégâts est plutôt la prérogative pour le moment.

Ménager la chèvre et le chou résume bien la position de Vincent Bérubé à l’aube des travaux de surfaçage et de bordures de rue sur la 3e rue Fraser, en plein cœur du Quartier latin.

Faire attention au patrimoine horticole est le mot d’ordre qui sera communiqué à l’entrepreneur, mais réalistement, il sait qu’il ne peut rien garantir à l’intérieur du dégagement d’un pied à partir de la rue qui a été communiqué aux résidents du secteur.

« On n’a pas donné le mandat à l’entrepreneur de tout arracher. Dans le meilleur des mondes, on ne toucherait à rien, mais le quartier est ancien et particulier, l’espace pour travailler est restreint, ce n’est pas évident. On ne peut rien promettre, mais je comprends l’inquiétude des gens », poursuit-il.

Les arbustes qui ne respectent pas cette limite d’un pied, comme ceux sur le terrain de Lucie Fauteux, seront déplacés pour éviter d’autres problèmes similaires dans le futur; le rosier de Claire Martin, au carrefour de la 3e rue Fraser et de la 3e avenue De Guise, sera retiré et planté ailleurs sur son terrain, car « il obstrue la vue à l’intersection », d’indiquer le maire à titre d’exemple.

« Il s’agit d’une question de sécurité », enchaîne-t-il, au même titre qu’un arbre sur le terrain de Jean Dumont, jugé dangereux pour le stationnement dans la rue, et qui devrait recevoir une bonne cure d’émondage.

En ce qui a trait aux autres plantes, arbres et arbustes au-delà de cette limite d’un pied, mais qui ne respectent pas le dégagement encore plus contraignant de 0,60 m à 1 m prescrit par l’article 3.3.5 du règlement sur les clôtures, murs et haies, le maire a tenu à apporter des nuances.

Selon cette récente communication envoyée par la Ville de La Pocatière, tous les résidents qui ne se seront pas conformés d’ici le 14 juillet seraient passibles d’une amende d’au moins 300 $, d’au plus 1000 $, et enfin de 2000 $ en cas de récidive.

« La communication est simplement là pour rappeler qu’il y a des avis de non-conformité à plusieurs endroits dans la ville. Est-ce qu’on va commencer à distribuer les amendes le 15 juillet au matin? Non! Mais si jamais on vient à faire des travaux ailleurs, les gens ne pourront pas dire qu’ils ne savaient pas. Et s’ils refusent de collaborer, là on pourrait être coercitif. »

Moratoire exclu

Quatre des résidents du Quartier latin s’étant confiés au Placoteux ont dit souhaiter un moratoire sur les travaux. Vincent Bérubé est catégorique, cette option ne sera pas considérée, car l’annulation ou le report du contrat risquerait de faire exploser les coûts des travaux. « Ce n’est pas responsable à l’égard de tous les contribuables pocatois. »

Ces travaux ne touchent d’ailleurs pas que la 3e rue Fraser. La 10e avenue Potvin, la 12e rue de l’Hôpital, et une portion de la 6e avenue Pilote font partie du contrat général attribué. En date du 29 juin, Vincent Bérubé n’était toutefois pas en mesure de dire dans laquelle de ces rues l’entrepreneur débuterait les travaux. « Ce sera la semaine prochaine », s’est-il contenté de préciser. Le coût total des travaux, sur l’ensemble de ces rues, est évalué à 600 000 $.