La Truie : Le Théâtre de la Bacaisse au sommet de son art

Déjà cinq ans que La Truie a été présentée pour la première fois au Théâtre des Prés de Saint-Germain. Dans le cadre de son 5e anniversaire de fondation, le Théâtre de la Bacaisse a décidé d’offrir une version revue et corrigée de sa première création, pas moins drôle, mais beaucoup plus mature et assumée. En prime, tous les comédiens de la version originale sont de retour.

Tout le monde vit son passage à la trentaine différemment. Pour les membres fondateurs du Théâtre de la Bacaisse, ils se disent toujours aussi ambitieux qu’à leur début, à l’âge de 25 ans. Par contre, ils avouent avoir aujourd’hui plus d’expérience et être un peu moins… cons! L’occasion était donc belle pour revisiter leur première création, La Truie, présentée pour la première fois au Kamouraska à l’été 2014. Un défi que la troupe a relevé avec brio.

« Les gens qui ont vu la pièce à l’époque ne la reconnaîtront pas aujourd’hui. On a revu sa structure, on a enlevé certaines scènes, on en a ajouté des nouvelles et on en a modifié d’autres. Dans l’ensemble, je dirais que c’est beaucoup plus spectaculaire », d’indiquer Melissa Bouchard, auteure et metteure en scène de la pièce.

« Les gens qui ont vu la pièce à l’époque ne la reconnaîtront pas aujourd’hui. On a revu sa structure, on a enlevé certaines scènes, on en a ajouté des nouvelles et on en a modifié d’autres. Dans l’ensemble, je dirais que c’est beaucoup plus spectaculaire. » – Melissa Bouchard

La Truie est présentée cet été au Théâtre des Prés de Saint-Germain dans une version revue et corrigée.

Synopsis

La Truie se déroule à la fin des années 40, âge d’or des cabarets burlesques. Au sommet de son art, Élisabeth (Marie-Luce Gervais) brille sur les planches de La Baronne, manipulant en arrière-scène son administrateur de mari, Henri (Philippe Rivard), et son majordome capricieux, Valentin (Jocelyn Paré). À la recherche d’un nouveau défi, elle ordonne à son mari de lui dénicher un animal de ferme qu’elle pourra entraîner à partager la scène avec elle. Au final, Henri opte plutôt pour une sauvage qu’Élisabeth baptisera Doris (Marie-Pier Lagacé). Mais comme l’élève finit souvent par surpasser le maître, Doris deviendra-t-elle trop gênante au sein de ce trio d’artistes narcissiques?

Critique

Tantôt purement burlesque (l’époque de la pièce veut cela), sans jamais être de mauvais goût, La Truie navigue également dans les eaux de l’absurde et de la comédie noire, deux styles d’humour avec lesquels Melissa Bouchard et ses acolytes du Théâtre de la Bacaisse aiment s’amuser. Expérience des années, ou sagesse de la trentaine, l’équipe de la Bacaisse nous fait également la démonstration, avec la cuvée 2018 de La Truie, qu’elle est plus que jamais en pleine possession de son art. La finesse de la mise en scène, où rien n’est laissé au hasard, n’a d’égal que le jeu des comédiens qui apportent une bonne dose de nuances à leurs personnages respectifs et les chorégraphies burlesques souvent utilisées pour faire la transition entre deux scènes. De plus, outre nous faire rire, le véritable tour de force de La Truie réside dans le fait de nous garder tout sourire du début jusqu’à la fin de la représentation, de telle sorte qu’on ne voit jamais le temps s’écouler et qu’on repart en se disant qu’on en aurait pris davantage.

Il n’y a pas à dire, après cinq ans, le Théâtre de la Bacaisse est clairement devenu un incontournable de nos étés au Kamouraska et se passer de leur créativité n’est pas une option.