Le restaurant du village, Ô Sommet des délices, et le dépanneur de la localité sont désormais fermés, à Saint-Adalbert. Qui plus est, la municipalité a su antérieurement que la Fabrique de la paroisse voulait se départir de son église. Il n’en fallait pas plus pour que le conseil municipal, avec en tête le maire René Laverdière, prenne le taureau par les cornes et mette sur pied un comité bénévole pour la revitalisation du cœur du village.
M. Laverdière siégeant également au conseil d’administration du diocèse de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, il a demandé aux autorités compétentes ce qu’il advenait lorsqu’on fermait une église dans une paroisse.
« On s’est fait répondre que le lot de l’église pourrait nous être cédé, si on en faisait la demande. Nous sommes donc les premiers sur la liste pour la cession du lot concerné. Or, si on acquiert le bâtiment religieux, on récupère du même souffle tous les terrains du secteur de la rue de l’église, dont celui où nos infrastructures de loisirs sont situées. », a-t-il expliqué au Placoteux lors d’une rencontre à son bureau.
La Municipalité, en collaboration avec la Fabrique, a ensuite fait vérifier le bâtiment, question de savoir si l’église était en ordre. « Le bilan de santé est très positif, car il n’y a qu’entre 35 000 et 40 000 $ en réparations de toute sorte », a ajouté M. Laverdière.
Simultanément à ces démarches, le maire, lors d’une conversation avec le directeur du Service de développement économique de la MRC de L’Islet, Sylvain Thiboutot, a su qu’il y avait actuellement un programme provincial pouvant donner jusqu’à 175 000 $ par appartement.
La Municipalité voudrait construire plus de loyers afin d’attirer de jeunes familles. Puisque les maisons disponibles dans le secteur sont rarissimes, l’acquisition de l’église pourrait ainsi permettre de lancer le nouveau projet de centre multifonctionnel, tout en libérant l’actuel Centre communautaire afin d’y construire ce type de logements.
« L’idée est donc de faire un minimum de huit logements à prix abordable dans l’actuel Centre communautaire de la localité, en transformant parallèlement l’église en centre multifonctionnel où nous pourrions procéder à des rencontres communautaires. Il ne faut pas oublier que 40 % de nos 460 résidents sont âgés de plus de 60 ans. Il est donc fort possible qu’en construisant des logements abordables, on libère des maisons pour de nouvelles familles, car, ici, à Saint-Adalbert, il ne se bâtit malheureusement presque plus d’habitation », a-t-il expliqué, en précisant toutefois que l’espace réservé présentement à la garderie va demeurer dans l’édifice abritant les nouveaux loyers. La Municipalité cherche encore deux éducatrices pour la garderie.
Le centre multifonctionnel
Selon le maire Laverdière, le centre multifonctionnel comporterait un lieu de rassemblement pour la population avec différentes activités autant pour les jeunes que pour les aînés, un coin pour les adolescents, un café culturel comme à la salle des Habitants de L’Islet, et éventuellement l’aménagement d’une bibliothèque plus accessible que la présente, et ce, tout en gardant un endroit pour le lieu de culte, comme le veut la vocation première de l’église.
Un dépanneur dit autonome, doté d’une caisse libre-service avec carte pour y accéder et contenant les produits de base, est également dans les cartons de la Municipalité. Ce dernier devrait être géré par un organisme à but non lucratif (OBNL).
« Ce projet serait possiblement échelonné sur une dizaine d’années, en fonction des subventions disponibles », a affirmé M. Laverdière, sans toutefois être en mesure de chiffrer le montant nécessaire à une telle entreprise. « Mais il est hors de question d’endetter la population avec ce projet! ».
Le maire a néanmoins souhaité rappeler qu’en tant que municipalité dite dévitalisée, Saint-Adalbert a droit à divers programmes reliés à sa condition. En effet, sur un montant de 77 000 $ pour le coût global de l’étude du projet, une somme de 65 000 $ est issue d’un des programmes disponibles, alors que le 12 000 $ restant est supporté par la municipalité.
« L’étude actuelle sur notre projet est financée presque exclusivement par un programme provincial, par l’entremise de la MRC de L’Islet », a ajouté René Laverdière. Une rencontre pour expliquer le projet aux citoyens aura par ailleurs lieu le 11 octobre prochain.
Concernant maintenant le restaurant, situé dans la même bâtisse que le bureau municipal, il ne reste qu’à trouver un cuisinier afin qu’il rouvre ses portes.