Parmi les dossiers qui occupent le nouveau directeur général du Cégep de La Pocatière, Steve Gignac, celui de la piscine est sans doute l’un des plus importants. Depuis son entrée en poste, il a hérité de ce problème complexe qui soulève des enjeux tant financiers que communautaires. La piscine, fermée depuis plus de 15 mois, est au cœur des préoccupations locales.
Dans une lettre adressée à la ministre de l’Enseignement supérieur Pascale Déry, le Cégep de La Pocatière a récemment demandé une confirmation du soutien gouvernemental pour couvrir au minimum 75 % des coûts de réfection de la piscine, estimés à 11,9 millions $. « Ce geste du gouvernement enverrait un signal clair quant à la poursuite du projet. Nous souhaitons tous un résultat positif, afin de redonner cette infrastructure essentielle à notre communauté », déclare M. Gignac.
Le Cégep attend une réponse avant le 25 septembre, date à laquelle le conseil d’administration doit se prononcer sur la fermeture définitive de la piscine. La communauté locale s’est déjà mobilisée, et un comité regroupant des acteurs politiques et communautaires a été mis sur pied pour explorer des avenues de financement.
Le député de Côte-du-Sud avait, de fait, constaté que dans les autres projets financés par le Programme d’aide financière aux infrastructures récréatives, sportives et de plein air (PAFIRSPA), une participation financière de la population locale avait été requise pour que le financement gouvernemental soit accordé.
C’est lui qui a transmis cette information cruciale au Cégep de La Pocatière en juillet. Parce que malgré les démarches entamées depuis deux ans, jamais personne au gouvernement n’a informé le Cégep de cette obligation. Aussi, avant de lancer une campagne de financement populaire, la direction du Cégep insiste sur l’importance de s’assurer que cette démarche servira réellement à quelque chose, et éviter que la communauté mobilise des ressources pour un projet dont les chances de succès ne sont pas garanties, d’où la demande de confirmation par écrit à la ministre.
Mais le défi reste de taille. Avec un manque à gagner de 5,2 millions $, le Cégep a fait savoir qu’une campagne de financement communautaire pour couvrir 25 % du coût total serait une tâche titanesque. « Une telle collecte de fonds dans le Kamouraska nous paraît utopique sans un engagement ferme du gouvernement », admet M. Gignac. Il insiste néanmoins sur la nécessité de continuer à chercher des solutions pour éviter la fermeture définitive.
Un projet essentiel pour la communauté
L’enjeu est d’autant plus pressant que le Cégep a déjà investi près de 900 000 $ dans la préparation des travaux, et que les coûts ne cessent d’augmenter. « Les plans et devis ne sont valides que pour une période limitée, et le temps joue contre nous », avertit M. Gignac, rappelant que les effets néfastes de la fermeture se font sentir depuis plus d’un an, privant la population locale d’un accès vital à des installations aquatiques.
L’importance de la piscine dépasse largement le cadre du cégep. En effet, il s’agit de la seule piscine publique intérieure dans un rayon de 65 kilomètres, servant les communautés des MRC de Kamouraska et de L’Islet. La fermeture prolongée a déjà eu des impacts négatifs, notamment en matière de sécurité aquatique. « Le soutien gouvernemental est crucial pour assurer la pérennité de cet équipement essentiel au développement d’habiletés aquatiques pour toute la population », souligne M. Gignac, qui conclut en exprimant son espoir que la ministre de l’Enseignement supérieur entendra l’appel du Cégep et de la communauté. « Nous espérons une réponse favorable qui permettra de préserver cette infrastructure cruciale pour notre région. Le temps presse, mais avec le soutien de tous, nous pouvons y arriver. »