KAMOURASKA – Et si l’intervention humaine dans le passé était responsable des problématiques rencontrées aujourd’hui sur certains cours d’eau de la région? C’est ce que croit M. Jean-Louis Paradis, résident de Saint-Pascal et propriétaire du Moulin Paradis de Kamouraska, qui a suivi de près l’évolution de la rivière Kamouraska.
C’est à la suite de la publication de l’article « La rivière gruge sa terre » à la Une de notre édition du 9 décembre dernier que M. Jean-Louis-Paradis est entré en contact l’équipe de rédaction du Placoteux. Suite à des débordements printaniers récurrents, c’est en septembre 2014 que monsieur Paradis a déposé une demande d’entretien et de nettoyage du chenal de la rivière Kamouraska et des piliers du pont de la route de Kamouraska, auprès de la MRC. Selon lui, ces interventions étaient rendues nécessaires en raison de l’envasement et des dépôts de roches au fond de la rivière Kamouraska. Ceux-ci s’accentuent depuis des décennies vers l’embouchure, conséquence des travaux correcteurs qui ont transformé la rivière en canal de drainage dans certains secteurs du Haut-Pays, dans les années 70. « Je ne demande pas qu’on creuse la rivière, seulement qu’on nettoie l’aval et qu’on l’envoie sur les côtes pour que la végétation reprenne », de déclarer Jean-Louis Paradis.
Réuni en séance extraordinaire le 17 décembre 2014, le conseil de la MRC a refusé à l’unanimité la demande de monsieur Paradis, préférant plutôt, tel que rédigé à l’intérieur de la résolution, « […] orienter les actions vers un suivi du couvert de glace entre le pont et l’embouchure de la rivière Kamouraska afin que des mesures visant à réduire les risques d’inondations printanières puissent être entreprises par les autorités compétentes. » Cette position nous a aussi été réitérée par la coordonnatrice du Service de gestion intégrée de l’eau de la MRC, en décembre 2015.
Incompréhension
Un an plus tard et un débordement printanier de plus, monsieur Paradis ne comprend toujours pas ce refus de la MRC. « Je ne fais pas ça pour être méchant, mais ne pas intervenir aujourd’hui va coûter plus cher demain. Pourquoi attendre des recours collectifs? », questionnait-il.
De plus, dans un rapport de visite de la Direction régionale du ministère de l’Environnement de 1982, suite à la rupture du barrage du moulin au printemps 1977, le technicien en service municipal et intervention en milieu hydrique de l’époque, M. Guy Paradis, abondait dans le même sens : « […] entre le moulin Paradis et le pont de la route reliant Saint-Pascal à Kamouraska, il y a toujours risque de création d’un embâcle. […] Cette situation peut même empirer si on n’enlève pas régulièrement le matériel qui s’accumulera à l’intérieur de la courbe [de la rivière]. »
Bref, pour Jean-Louis Paradis, la situation est claire. « Les réponses semblent motivées par l’environnement pour que la nature fasse son travail, mais mère Nature est actuellement débordée et elle aurait grand besoin d’un p’tit coup de main », concluait-il.