Une femme native de Saint-Jean-Port-Joli, Sylvie Dubé, a vécu dix mois avec dans l’abdomen un instrument chirurgical de 33 cm oubliés là lors d’une hystérectomie subie le 14 mars dernier à Montréal.
Diagnostiquée pour un cancer de l’ovaire en octobre 2016, Mme Dubé a reçu des traitements de chimiothérapie durant l’hiver, avant de subir une hystérectomie, le 14 mars, à l’Hôpital Notre-Dame du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), a-t-elle confié à Radio-Canada.
À son réveil, Sylvie Dubé ressent une douleur dans l’épaule, elle qui avait pourtant été opérée à l’abdomen. « C’était comme un coup de couteau », a-t-elle déclaré à Radio-Canada. À l’hôpital, on lui dit que ses douleurs peuvent être normales.
Radiographie
Après avoir consulté un physiatre, pris des anti-inflammatoires et reçu des infiltrations de marcaïne, Mme Dubé se rend à l’urgence le 22 mai en compagnie de son conjoint, Alain Cadieux. Une radiographie détecte alors la présence d’un objet métallique dans son ventre. Le rapport médical décrit l’instrument comme une lame flexible. Il a été retiré plus ou moins après dix semaines, mettant fin à ses souffrances.
Lorsqu’on lui a annoncé la présence d’une plaque métallique de 33 cm dans son abdomen, Mme Dubé ne le croyait pas. Elle a bien dû se rendre à l’évidence.
Ça reste quelque chose d’exceptionnel.
Réactions
« Ça reste quelque chose d’exceptionnel », a affirmé à Radio-Canada le docteur Charles Bellavance, directeur des affaires médicales et universitaires au CHUM. Il affirmait aussi que « beaucoup de précautions sont prises autour d’une intervention chirurgicale ».
Interrogé sur le sujet, le ministre de la Santé, Gaétan Barrette, a attribué l’oubli de cet objet dans le corps de Mme Dubé à une erreur humaine. Il a aussi déclaré que cet incident ne devrait pas miner la confiance des Québécois envers leur réseau de santé.