La situation est loin d’être idéale et le chiffre d’affaires de son entreprise pâtit clairement des mesures restrictives imposées par le gouvernement Legault afin d’éviter la propagation de la COVID-19. Il n’en demeure pas moins que Philippe Paradis, copropriétaire de La Salopette et l’Aventurier à Saint-Pascal, n’a pas jeté la serviette. Ses associés et lui préfèrent plutôt aborder la crise actuelle en étant en mode solutions.
Comme tant d’autres commerces de la région, La Salopette et l’Aventurier essaie tant bien que mal de s’adapter à la crise de la COVID-19. Connue comme une boutique de chasse et pêche, de plein air et d’équipements de travail, l’entreprise peut toujours continuer d’opérer, car le dernier de ces trois départements énumérés précédemment est jugé « essentiel » selon le gouvernement Legault.
Néanmoins, l’achalandage a quand même diminué, au même titre que les heures d’ouverture de la boutique. Loin de s’apitoyer sur leur sort, Philippe Paradis et ses associés, Enrico Frève et Chantal Roussel, s’adaptent, même s’ils reconnaissent que cette période-ci de l’année est souvent un moment phare pour eux.
« Ce qui fait mal, c’est que les gens pensent qu’on est complètement fermé ou ils ne viennent pas par prudence. On les comprend, alors on essaie de faire différent », résume Philippe.
Ainsi, les promotions printanières habituelles ont été redirigées vers le vêtement du travailleur. L’entreprise prend désormais les commandes téléphoniques et par Messenger via sa page Facebook. Les clients passent ensuite au magasin et prennent possession de leur commande en limitant les contacts au maximum, en suivant des pratiques sanitaires strictes et en respectant les règles de distanciation physique.
La situation actuelle pousse même La Salopette et l’Aventurier à devancer son projet de boutique en ligne. Comme le mentionne Philippe Paradis, l’entreprise avait déjà dans les cartons d’en offrir une au courant de 2020, la COVID-19 vient simplement précipiter les choses, d’indiquer celui qui y travaille pratiquement jour et nuit depuis un bon moment afin de la rendre disponible d’ici deux semaines.
« C’est une situation exceptionnelle qu’on traverse et personne n’a jamais vécu ça avant. Il ne faut pas avoir peur d’essayer des choses. Les clients savent que c’est différent, que nous sommes tous dans le même bateau et ils sont ouverts à ce que ça ne se passe pas comme à l’habitude. Une fois que ce sera terminé, il sera toujours temps de faire un post-mortem et de regarder ce qui a bien et moins bien fonctionné », ajoute celui qui se considère chanceux, à 21 ans, d’être la relève de deux mentors d’expérience qui lui offrent également beaucoup de latitude.
Achat local
Alors que les plaidoyers pour l’achat local n’ont jamais résonné aussi forts dans la région, mais également au niveau national, Philippe Paradis a rappelé son importance en citant les chiffres de l’ex-entrepreneur investisseur de l’émission Dans l’œil du dragon, François Lambert, dont il prenait connaissance il y a plus d’une semaine.
« Chaque dollar dépensé dans les commerces de sa propre région rapporte 2,50$. L’argent qu’on dépense chez nous sert à faire vivre des gens d’ici qui à leur tour consomment dans notre milieu. C’est une roue qui tourne, on ne le répétera jamais assez », a-t-il martelé.
Il a même invité les gens de la région à faire de l’achat local « en ligne », rappelant du même coup que plusieurs commerces de la région disposaient de boutiques en ligne qui leur permettaient de continuer à commercer malgré le fait que leurs places d’affaires, elles, étaient peut-être fermées en raison de la COVID-19.