Un portrait de la relance socioéconomique de la région

Guy Cormier. Photo : Maxime Paradis.

Le Mouvement Desjardins et la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) ont tenu conjointement un webinaire portant sur la relance socioénomique du Bas-Saint-Laurent le 17 novembre en avant-midi. Un portrait à la fois réaliste et optimiste pour 2020 et 2021 a été présenté aux 400 participants.

L’économie de la région a enregistré un recul de 6 % dans la dernière année, un résultat bien au-dessus de la moyenne québécoise, de partager le président et chef de la direction du Mouvement Desjardins Guy Cormier. Les pertes économiques liées à ce recul sont de l’ordre de 480 M$. Environ 8000 emplois ont été perdus de mars et mai, mais c’est un gain net de 1300 emplois qui ressort toutefois du bilan sur la période allant de février à septembre.

Cette récupération ou légère augmentation témoigne bien d’une certaine reprise économique dans la région après le confinement printanier. Elle devrait même se poursuivre au courant de 2021 selon les prévisions du Mouvement Desjardins qui évalue la croissance économique à 3,7 % au Bas-Saint-Laurent pour l’an prochain, là encore, bien en deçà de ses estimations pour l’économie québécoise en général qu’elle établit autour de 6,2 %.

« L’activité économique dans votre région tourne souvent autour de grands chantiers. Les secteurs comme l’industrie forestière et le domaine agroalimentaire sont encore très affectés par les conditions actuelles du marché. Et le tourisme, même si la saison a été très bonne chez vous durant l’été, demeure tributaire des conditions sanitaires et des possibilités de déplacements entre régions », a expliqué le pdg, à titre justificatif.

Au chapitre de la construction résidentielle et de la vente de résidences, Desjardins confirme que la demande a été très forte en juillet et août. Difficile à dire s’il s’agit cependant d’un engouement provoqué par la COVID-19 ou simplement une reprise accélérée à la suite de l’arrêt complet des activités de cette industrie au début de la première vague de la COVID-19. Dans tous les cas, Desjardins s’attend à un ralentissement de ce côté l’an prochain.

« Le Bas-Saint-Laurent va devoir trouver le moyen de recréer 480 M$ de valeur économique. Et on veut que vous sachiez que Desjardins a du capital de développement à injecter, s’il y a des projets intéressants. Des projets de culture en serre, par exemple, ça nous interpelle », a déclaré Guy Cormier.

Sondage

Charles Milliard, pdg de la FCCQ, a quant à lui présenté les résultats d’un sondage réalisé auprès des entreprises du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine qui offre un portrait de la situation vécue par la plupart d’entre elles au plus fort de la pandémie.

62 % des entreprises sondées ont mentionné que la COVID-19 a eu des impacts négatifs sur leurs affaires par une baisse de leur chiffre de ventes, par le report d’événements importants ou même la mise à pied d’employés.

Le recrutement d’employés lors du déconfinement a aussi été pointé du doigt comme un problème dans une proportion de 48 %, le plus haut taux observé au Québec de préciser Charles Milliard. Sans surprise, la prolongation de la PCU sur plusieurs mois a notamment été pointée du doigt comme facteur ayant nui aux embauches.

Il ressort également que seulement 59 % des entreprises sondées offraient l’opportunité à leurs employés de faire du télétravail, une des plus faibles proportions au Québec selon la FCCQ. « La mauvaise connexion internet dans plusieurs municipalités peut expliquer ce résultat », a enchaîné Charles Milliard.

Rappelons qu’un exercice de consultation mené auprès de 250 personnes et organisations socioéconomiques du Bas-Saint-Laurent a permis de cibler trois projets prioritaires pour la relance de la région. L’énergie renouvelable, les infrastructures de télécommunications et les technologies numériques ainsi que l’agroalimentaire sont les trois secteurs d’activités communiqués par L’Espace d’accélération et de croissance du Bas-Saint-Laurent (EACBSL), en collaboration avec le Pôle d’économie sociale du Bas-Saint-Laurent et la Table régionale des élus municipaux, au ministère de l’Économie et de l’Innovation en juillet dernier.