Une riveraine de Saint-Denis-De La Bouteillerie a fait réaliser un important projet d’empierrement profilé, qui, elle l’espère, inspirera d’autres riverains qui doivent protéger leurs terrains des ondes de tempête.
Nathalie Cartier avait fait réaliser une étude de son terrain en 2013, peu de temps après une tempête particulièrement dévastatrice. Avec des recommandations en main pour sa propriété « à risque moyen », Mme Cartier a attendu quelques années avant d’aller de l’avant. À la suite d’au moins trois tempêtes violentes en 2018, 2019 et 2020 et à des dommages sur son terrain, elle a décidé d’aller de l’avant avec « l’empierrement profilé ».
Si une vingtaine de camions de pierres de filtration et de grosses pierres de carapace — ou pierres de dynamitage — ont été déchargés à proximité du site et les pierres ensuite soigneusement placées les unes sur les autres, il ne reste aucune pierre visible.
« C’est assez spectaculaire. Des voisins qui ont vu les travaux se dérouler n’en revenaient pas, par la suite, de ne pas voir de roches », raconte Nathalie Cartier.
Dans un premier temps, une tranchée a été creusée, puis un lit de roches de filtration a été déposé au fond. Une membrane d’empierrement a ensuite été installée par-dessus ces plus petites pierres, une grosse pierre venant la fixer selon une technique appelée « clé d’ancrage ».
Par la suite, l’enrochement à proprement parler a été construit, de plus petites pierres venant combler les interstices, des bois de grève étant insérés dans la structure pour créer des capteurs de sédiments, et à la toute fin, le sable excavé de la grève a été redistribué sur le dessus de l’ouvrage, recréant ainsi la grève telle qu’elle était. Cette surface en pente sera maintenant revégétalisée avec des plantes indigènes susceptibles de solidifier le sol par leurs racines, soit rosiers sauvages et élyme des sables, et tranquillement la berge retrouvera son aspect original, tout en étant solide et capable de résister aux assauts des marées et des tempêtes.
Empierrement novateur
Les empierrements du passé, soit des murs verticaux ou tout simplement des murs de ciment, n’ont plus leur place, estime-t-elle.
« Il est désormais clairement établi par toutes les instances compétentes que les structures rigides verticales ne font que donner de la force à la vague, qui se déchaîne encore plus et vient frapper plus loin, encore plus fort. Si la berge est vulnérable, elle se fait gruger de plus en plus profondément », explique celle qui souhaiterait que les municipalités soient coordonnées et qu’elles supportent les riverains avec des projets uniformes protecteurs pour l’environnement et agréables à regarder.
Mme Cartier a souligné que les entrepreneurs et spécialistes qu’elle a consultés, dont certains au Kamouraska pour qui c’était une première, ont su relever le défi avec brio, soit Roch Guevremont, de Géo-Gestion, un consultant en gestion côtière, Transport en vrac Saint-Denis, entreprise de Marco Garon, et Fabien Nadeau, architecte.