La région de Kamouraska-L’Islet vivrait vraisemblablement un troisième été de sècheresse d’affilé de l’avis d’Anne-Sophie Colombani, météorologue chez MétéoMédia. Elle tire cette conclusion à partir des données de pluviométrie enregistrées à Québec et Rimouski.
MétéoMédia ne dispose d’aucune station météorologique sur le territoire de Kamouraska-L’Islet. Néanmoins, à partir des données enregistrées à Rimouski et Québec, il n’y a pas de doute selon elle, la région vit visiblement son troisième mois de juillet de sècheresse en trois ans.
« En moyenne, en juillet, on parle d’environ six journées avec plus de 5 mm de pluie à Québec et Rimouski. Dans les deux cas, cette année il y en a eu que trois. Il serait surprenant que se soit différent chez vous », exprime-t-elle, en raison de la position mitoyenne de la région.
En terme de quantité, là également un déficit a été observé en juillet avec seulement 49 mm à Rimouski pour une moyenne de 88 mm et 46 mm à Québec pour une normale se situant habituellement autour de 121 mm. « En juillet, on a normalement moins de systèmes dépressionnaires, mais beaucoup plus d’orages localisés. Cette année, ce qu’on observe, c’est que c’est sec dans l’ensemble de la province », ajoute la météorologue.
Si cette situation fait assurément le bonheur des vacanciers, Anne-Sophie Colombani avoue qu’il en est sûrement tout autre pour les agriculteurs. Malheureusement pour eux, la situation ne serait pas prête de se corriger, puisqu’août s’annoncerait tout aussi sec jusqu’à maintenant. « Au milieu de la semaine prochaine, on devrait connaître un changement de régime qui apportera plus de temps frais pour six à sept jours et peut-être plus de journées de pluies, mais rien qui ne devraient laisser de grosses accumulations. Par la suite, la chaleur devrait revenir et perdurer jusqu’à la fin du mois », précise-t-elle.
Changements climatiques?
Nullement experte en changement climatique pour l’Est-du-Québec, Anne-Sophie Colombani reconnaît tout de même que certaines tendances s’observent depuis le début des années 2000, d’un point de vue météorologique. Elle parle notamment de printemps plus pluvieux et plus frais et d’été généralement plus chaud et plus sec dans certaines régions.
À cet effet, elle souligne que celui de 2019 serait déjà dans le top 3 des plus chauds jamais enregistré avec celui de 2018. « Des saisons plus tranchées avec des patrons météo plus exceptionnels et de moins en moins de périodes de transition entre chacune d’entre elles, c’est vraiment ce qu’on observe depuis quelques années », conclut-elle.