Âgée de 32 ans, Rachael Harder passe une partie de ses étés à La Pocatière depuis deux ans afin de parfaire ses connaissances en français. Originaire de l’Alberta, comme plusieurs des adolescents fréquentant l’école d’immersion française du Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière en saison estivale, Rachael n’est toutefois pas étudiante, mais plutôt députée fédérale dans la circonscription de Lethbridge, au sud de Calgary.
La circonscription qu’elle représente ne compte pratiquement pas de francophones, mais pour Rachael Harder, apprendre le français était une nécessité.
« Il y a deux langues officielles au Canada et le français en fait partie. C’est très important de l’apprendre », dit-elle, d’un ton convaincu.
Par contre, elle avoue que dans son cas, vivre une immersion française est un rêve qu’elle a longtemps chéri, entre autres lorsqu’elle était toujours sur les bancs d’école. Malheureusement, celui-ci ne s’était jamais concrétisé avant l’an dernier, faute d’opportunités.
Ce n’est qu’à l’âge de 31 ans que Rachael Harder a pu réaliser son rêve, à La Pocatière. Un choix qui n’avait rien d’anodin pour la députée qui était alors à la recherche d’une petite communauté francophone située loin de l’Alberta et d’un endroit où il était pratiquement impossible pour elle d’avoir recours à l’anglais dans son quotidien. Montréal et Québec ne répondant donc pas à ses critères, elle s’est alors tournée vers La Pocatière, à la suggestion de son collègue député à la Chambre des communes, Bernard Généreux.
En effet, depuis près de 20 ans, le Collège Sainte-Anne-de-la-Pocatière, situé en plein cœur du comté du député de Montmagny—L’Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup, se démarque en recevant annuellement une moyenne de 200 étudiants désireux d’apprendre le français durant cinq semaines, provenant de partout au Canada. Depuis, l’offre en immersion s’est bonifiée et elle est aujourd’hui offerte à l’année à des étudiants internationaux, mais également à des adultes qui n’ont qu’une à cinq semaines à leur disponibilité dans leur emploi du temps, un peu comme Rachael. « J’avais un professeur privé à ma disposition durant trois semaines et cinq heures de classe par jour », de préciser celle qui venait de compléter son séjour, au moment de l’entretien.
Trois semaines qui ont toutefois été forts intenses pour la jeune députée, puisqu’entre chacune de ses classes, le travail l’attendait. Lors des élections fédérales prévues cet automne, Rachael Harder prévoit solliciter un deuxième mandat à titre de députée conservatrice de Lethbridge. Ses temps libres ont donc servi à préparer, à distance avec son équipe, la campagne électorale qui s’annonce.
Néanmoins, dès qu’elle en avait l’occasion, elle n’a pas manqué de visiter la région, allant à Kamouraska et Saint-Germain pour assister à une représentation de Naval, spectacle présenté au Cirque de la Pointe-Sèche. « J’ai vraiment adoré. J’aime beaucoup la ville et la région. Je ne sais pas encore si je reviendrai l’an prochain, mais j’aimerais bien », s’est-elle exclamée.