Une enseignante retrouve d’anciennes élèves pour un projet entrepreneurial

Karina Bilodeau, Meggie Blanchet, Mégan Grenier et Daphnée Daigle. Photo : Maxime Paradis

Les enseignants tissent souvent des liens avec leurs élèves pour la vie. Karina Bilodeau, enseignante de la classe de persévérance en continu de l’École secondaire de la Rencontre à Saint-Pamphile, ne s’était jamais coupée de Meggie, Mégan et Daphnée, au point où elle a eu l’idée de se lancer avec elles dans un projet entrepreneurial ambitieux, comme à l’époque où elle leur enseignait.

Du temps où Karina enseignait à Meggie Blanchet, Mégan Grenier et Daphnée Daigle, elle avait déjà l’habitude de les impliquer dans des projets entrepreneuriaux qui incluaient toujours un peu de menuiserie. Les jeunes femmes ont depuis quitté sa classe pour poursuivre leur cheminement scolaire à l’éducation des adultes.

Les liens entre elles étant plus forts que tout, et les souvenirs de ces années scolaires étant impérissables, les trois élèves revenaient souvent à la charge auprès de leur ancienne enseignante — qu’elles appellent encore affectueusement « madame » — pour unir leurs forces autour d’un nouveau projet entrepreneurial. Restau-meubles a ainsi pu voir le jour, par le biais de la Médiathèque L’Héritage de L’Islet-Sud.

« En étant administratrice à la Médiathèque, j’ai vu passer l’appel de projets pour le Fonds d’initiative jeunesse de la MRC de L’Islet. Je savais que par leur âge, les filles se qualifiaient. Je leur ai suggéré de préparer une demande de subvention pour aider au démarrage de notre projet. On a reçu une aide financière de 3025 $ pour démarrer le projet, en plus d’une bourse ÉduCOOP de 500 $ au printemps », résume Karina Bilodeau.

Œuvres d’art

Le principe de Restau-meubles est d’offrir une seconde vie, voire une nouvelle utilité à des meubles de seconde main. Plus que de simples réparations, la restauration implique un volet artistique, les meubles devenant pratiquement tous une œuvre d’art en soi. « Je savais que les filles avaient un intérêt pour la menuiserie, mais surtout qu’elles aimaient les cours d’arts plastiques et la peinture quand elles étaient dans ma classe. On a délibérément ajouté ce volet, mais c’est du travail, beaucoup de travail », soulève l’enseignante.

L’apport des trois jeunes femmes au projet y va selon leurs différentes aptitudes. Daphnée et Meggie travaillent surtout le volet menuiserie, et font un peu de peinture avec Karina. Mégan est de son côté surtout investie dans la comptabilité. « On a passé beaucoup de notre secondaire avec madame [Karina]. Retravailler avec elle, c’est vraiment très agréable. C’est un projet qu’on a le goût de poursuivre avec elle », ont-elles reconnu unanimement.

La réception positive des gens lors des Journées de la culture tenues à la Médiathèque les encourage aussi à continuer. Le quatuor réfléchit actuellement à vendre les meubles par le biais d’une vente aux enchères qui pourrait servir de financement à la Médiathèque.