Un projet de recherche tentera de mettre en lumière les effets des conditions environnementales sur la croissance de l’anguille. Le poisson sera aussi mis en vedette à un kiosque de l’Aquarium du Québec, avec des anguilles vivantes qui seront pêchées le long du fleuve Saint-Laurent.
Le professeur à l’Institut des sciences de la mer de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), David Deslauriers, est fasciné par l’anguille, depuis qu’il a travaillé, dans le cadre d’un emploi d’été, avec un pêcheur commercial de l’Île d’Orléans. « Ça m’a définitivement marqué », confie-t-il. Il s’était donc promis qu’un jour il mènerait un tel projet de recherche.
L’étude a débuté en mai par le recrutement de l’équipe et l’élaboration des différentes phases. La fascinante anguille a un cycle de vie fort intéressant, qui mérite qu’on s’y attarde, estime le Dr Deslauriers. En effet, sa vie débute au large des Bermudes et les larves migrent avec les courants océanographiques. L’espèce vient passer la majeure partie de sa vie en eau douce.
« C’est un historique de vie assez particulier et c’est une espèce qui fascine pour son aspect culturel et son aspect économique », dit Dr Deslauriers.
Les chercheurs étudieront les otolithe que l’on retrouve à l’intérieur de l’oreille interne du poisson et que le chercheur compare à un tronc d’arbre dont on peut mesurer l’âge par les cercles qui s’y trouvent. « On peut connaître son âge et même les conditions environnementales de son passé. Ultimement, le but est de prédire la croissance de l’anguille, selon différents scénarios, par exemple avec les changements climatiques », ajoute David Deslauriers.
On souhaite aussi estimer quel genre d’impact l’anguille aurait sur son écosystème, si l’espèce redevenait plus abondante.
Aquarium du Québec
Parallèlement aux étapes de recherche, un kiosque sera installé à l’Aquarium du Québec pour informer les gens sur le cycle de vie, les connaissances que l’on possède sur ce poisson et son impact dans l’histoire. Le kiosque sera évolutif, d’autant plus qu’une troisième phase est prévue sur l’aspect culturel et la valeur patrimoniale de l’anguille à l’époque où elle était abondante.
En effet, sa population a diminué pour différentes raisons. La pêche, oui, mais les barrages hydroélectriques seraient aussi en cause, car ils empêchent les jeunes anguilles d’aller à des endroits plus propices à leur croissance et empêchent les adultes de retourner à la mer des Sargasses pour se reproduire.