Une fin amère pour les présidents de commissions scolaires

Édith Samson, présidente de la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup. Photo : Stéphanie Gendron.

Dans la nuit de vendredi à samedi, les présidents des commissions scolaires du Québec ont vu leurs mandats se terminer suite au dépôt sous bâillon du projet de loi 40. Les présidents des commissions scolaires ne l’avaient pas vu venir.

La date du 29 février avait plutôt été ciblée comme moment où les commissions scolaires étaient abolies pour devenir des centres de service. C’est toutefois vendredi dernier que le dépôt du projet de loi a été fait.

Selon l’ex-présidente de la Commission scolaire Kamouraska-Rivière-du-Loup, Édith Samson, le conseil général des commissions scolaires devait même avoir lieu les 13 et 14 février.

« Entre autres, ça coupait court à toutes les actions qu’on aurait pu porter, dont peut-être certaines actions légales. Ça pourrait être ça », a dit Mme Samson pour expliquer ce bâillon si rapide.

Le directeur de la Commission scolaire actuelle devient donc le porte-parole, selon Mme Samson. Un conseil d’administration composé de parents, membres du personnel et de citoyens sera formé par la suite. D’ici là, les commissaires scolaires font la transition, tel qu’il est prévu dans la loi.

« On va se rencontrer de nouveau, parce que dans le projet de loi, ce qui est prévu c’est que nous formions un comité aviseur. Les commissaires restent jusqu’à la mi-juin pour le DG, qui devient porteur de l’ensemble des dossiers. Il a droit au comité aviseur pour faciliter la transition », a indiqué l’ex-présidente de la Commission scolaire.

Pour le moment, Mme Samson croit que les actions sont limitées pour espérer un retour en arrière sur cette décision.

« On est bâillonnés. On se parle par textos, les ex-présidents, mais on n’a plus rien. La fédération ne nous appartient plus. La Fédération des commissions scolaires demeure et les directeurs généraux vont siéger au sein du conseil d’administration de la fédération. »

Même les recours légaux semblent difficiles à trouver.

Selon elle, l’abolition des élus scolaires est la première étape vers une centralisation entre les mains du ministre de l’Éducation. Il n’y aura plus de politiciens scolaires pour défendre, face au gouvernement, les intérêts et les besoins des régions. Elle déplore que le gouvernement se base sur le faible taux de participation aux élections scolaires pour créer cette nouvelle structure. Elle doute aussi que l’économie annoncée de 45 M$ sur 4 ans qui seraient réinvestis en services aux élèves se concrétise, compte tenu des coûts liés à la transformation des commissions scolaires en centres de services (implantation, formation, changement de noms et de logos, etc.).