Une inspection d’entretoit plutôt douteuse

Grâce à sa vigilance, une résidente de Saint-Denis-De La Bouteillerie, Stéfany Briand, a évité la rénovation de son entretoit à grands frais, suite à une inspection douteuse réalisée par une entreprise de la région de Québec. Cette pratique, qui semble de plus en plus commune, a déjà fait l’objet d’un reportage à l’émission La Facture de Radio-Canada. L’Office de la protection du consommateur recommande aux gens d’être très prudents.

C’est en milieu d’avant-midi mardi que Stéfany Briand a été rejointe par une entreprise de la région de Québec qui lui proposait d’inspecter gratuitement son entretoit. Le but était d’en constater l’état pour y faire de possibles rénovations, au besoin, avant le 31 mars, date à laquelle prend fin le crédit d’impôt Rénovert du gouvernement du Québec. « Dès le départ, je trouvais que c’était particulier, parce que ça me donnait que trois jours pour faire les travaux. Ce n’était pas très réaliste », d’indiquer Stéfany Briand.

Après un questionnaire téléphonique qui devait vérifier son éligibilité à leur programme, l’entreprise a convenu d’un rendez-vous avec elle pour le lendemain. « J’avais demandé leur numéro de téléphone, au cas où je changerais d’idée. Dix minutes plus tard, l’entreprise me rappelait et me disait qu’ils pouvaient devancer mon rendez-vous dans les prochaines 30 min, suite à un désistement. J’ai trouvé bizarre cet empressement, comme si on ne voulait pas nous permettre de faire des recherches sur eux », expliquait-elle.

Inspection douteuse

À l’arrivée de l’inspecteur, Stéfany Briand a trouvé particulier que le véhicule dudit inspecteur ne soit pas identifié au nom de l’entreprise. Fille d’un entrepreneur en construction et elle-même habile en rénovation, elle a choisi d’accompagner l’homme pour l’inspection de son entretoit. « Il n’avait pas d’équipement, que son cellulaire. Il m’a dit que ce n’était pas isolé et qu’il y avait de la moisissure. Ce n’était pourtant pas le cas», croit-elle.

Suite à l’inspection, l’homme n’a pas été en mesure de lui fournir de cartes d’affaires ou de dépliant expliquant le programme qu’on essayait de lui vendre. Il lui a montré un contrat et celle-ci a demandé si elle pouvait avoir une copie si elle le signait, ce qu’il a refusé. C’est à ce moment qu’elle lui a dit qu’elle ferait les travaux elle-même. « Il m’a fait comprendre en partant qu’il avait perdu son temps », ajoutait-elle.

OPC

Informé de l’histoire vécue par Stéfany Briand, le porte-parole de l’Office de protection du consommateur (OPC), Charles Tanguay, a tout de suite reconnu un stratagème dénoncé l’automne dernier à l’émission La Facture de Radio-Canada. « Plusieurs personnes ont fait des contre-expertises suite au passage de ces inspecteurs et il n’y avait pas de cas de moisissure dans leur entretoit. C’est une situation qui nous a été racontée par plusieurs propriétaires », précisait-il.

C’est pourquoi il conseille aux gens, dans ce genre de situation, de ne pas signer de contrat sur-le-champ et de demander une deuxième opinion. « Vérifiez également si l’entreprise a eu des plaintes à la Régie du bâtiment ou à l’OPC. Autrement, si vous avez signé et que vous désirez annuler le contrat, contactez-nous et portez plainte », ajoutait-il.

Saint-Philippe-de-Néri

Mentionnons que le jour même de la mésaventure à Stéfany Briand, plusieurs autres citoyens du Kamouraska ont été approchés par ce même type d’entrepreneurs désireux d’effectuer des inspections et des rénovations sur leur maison. Suite à quoi la municipalité de Saint-Philippe-de-Néri n’a pas hésité à aviser les citoyens via sa page Facebook. « Si vous recevez ce genre d’appels, posez des questions, prenez en note le nom de leur compagnie, faites des recherches et en cas de doute contactez la police. Si des représentants se présentent chez vous et que vous ne vous sentez pas en sécurité, ne leur permettez pas d’entrer chez vous, surtout si vous êtes seul. S’ils insistent, appelez la police. Soyez vigilant, ce n’est pas parce que la personne vous dit qu’elle appelle au nom du gouvernement, que c’est forcément le cas », pouvait-on lire.