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Une mort évitable

Photo : Tanya Paquet, Unsplash

La CNESST a dévoilé les résultats de son enquête sur le décès d’un camionneur survenu chez Landry et Associés (planage et rabotage) à Saint-Alexande-de-Kamouraska le 3 juin 2024. Trois causes majeures ont été identifiées, toutes liées à la gestion de la circulation dans la cour.

« L’arrimage du chargement s’est effectué dans une zone active de circulation de chargeuses, ce qui a mené à un écrasement mortel », conclut la CNESST dans son rapport publié le 15 avril. Le jour de l’accident, le camionneur livrait des planches de bois, et devait repartir avec un nouveau chargement. Il s’était immobilisé à l’endroit indiqué par les responsables de l’usine, dans la cour de l’établissement, pour laisser place à une chargeuse sur roues.

Tandis qu’il installait des appareils d’arrimage du côté passager, une deuxième chargeuse est arrivée dans la même voie de circulation, transportant trois paquets de planches. Le champ de vision restreint de l’opérateur l’a empêché de voir le camionneur. Ce n’est qu’en ressentant un contrecoup près de la deuxième remorque que l’opérateur s’est arrêté. En descendant de l’engin, il a trouvé l’homme au sol, écrasé par les roues droites de la chargeuse. Son décès a été constaté sur place.

Trois causes principales

La CNESST retient trois causes principales : la présence du camionneur dans une zone de coactivité, la mauvaise visibilité du conducteur, et l’absence d’un plan de circulation sécuritaire. « Ces conditions réunies ont entraîné une tragédie qui aurait pu être évitée », indique l’enquête.

Dans les jours suivant l’événement, l’organisme a émis plusieurs interdictions et exigences à l’employeur, Landry et Associés. L’utilisation de la chargeuse a été suspendue, de même que tout déplacement avec visibilité obstruée. L’entreprise devait élaborer un plan de circulation formel, le communiquer à tous les travailleurs et sous-traitants, et créer une méthode de travail spécifique à la manutention des paquets de planches, accompagnée de formations obligatoires. L’employeur s’est conformé à l’ensemble des exigences.

Pour prévenir de futurs incidents, la CNESST recommande notamment de baliser les zones réservées aux piétons dans les cours industrielles, d’établir une signalisation claire, et de mettre en place des méthodes de travail sécuritaires. L’organisme rappelle que la Loi sur la santé et la sécurité du travail oblige les employeurs à prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leurs employés.

Les conclusions de cette enquête seront partagées avec l’ensemble du secteur : Conseil de l’industrie forestière, associations de camionneurs, gestionnaires de mutuelles de prévention et établissements de formation. Le rapport servira également d’outil pédagogique dans les programmes de transport par camion afin de sensibiliser les futurs travailleurs aux dangers présents dans les zones de chargement.

« C’est en collaborant activement à l’identification des risques et à la mise en œuvre de solutions que les travailleuses, les travailleurs et les employeurs pourront éviter d’autres drames semblables », conclut la CNESST.