Au Kamouraska, cinq conseils municipaux sur 17 sont paritaires, alors que deux conseils ne comptent aucune femme et trois en compte seulement une. En prévision de l’élection municipale de 2021, on prépare des campagnes pour inciter les femmes à faire le saut en politique.
Lors des élections municipales de 2017, les femmes ne comptaient que pour 31,3 % des candidatures au Québec. La campagne « Je me présente » vient donc d’être lancée pour motiver les femmes à se présenter. Des ministres ont lancé un message vidéo mettant l’accent sur la valeur du leadership féminin au sein des instances municipales.
Conçue en trois volets, la campagne se déroulera de novembre 2020 à septembre 2021. Elle visera dans un second temps les jeunes et finalement, plus largement, la population.
Selon Brigitte Michaud, coordonnatrice de la Table de concertation des groupes de femme du Bas-Saint-Laurent, une phrase dite dans la vidéo accroche.
« J’ai trouvé un petit peu dommage dans leur vidéo qu’à la fin on nous dise “Je fais ma part, je me présente”, je pensais que ce serait dit “Je fais ma place, je me présente”. Je fais ma part, ça fait comme une obligation », a critiqué Brigitte Michaud.
Plusieurs obstacles demeurent pour la participation des femmes : lourdeur du système municipal, lenteur administrative dans la prise de décisions, rémunération versus les tâches surtout dans les petites municipalités, ainsi que la conciliation travail-famille. Dans ce dernier cas, l’explosion du télétravail dû à la pandémie devrait servir de piste pour conserver cette façon de faire au bénéfice de la conciliation travail-famille.
« Pour certaines rencontres de travail, ça pourrait rester maintenant que les gens sont plus à l’aise. C’est sûr que ça prend aussi un conseil qui est capable de t’offrir les moyens de le faire », d’ajouter Mme Michaud.
Quelques projets-pilotes ont été réalisés par la table ces dernières années, ainsi que des recommandations : partager l’espace médiatique entre tous les membres du conseil, mise en place d’un code de conduite et d’une formule d’animation efficace et respectueuse qui permet à chaque personne de s’exprimer librement et des webinaires sur des sujets d’intérêt commun avec l’échange d’expertise entre élues.
Il sera toutefois difficile de développer des approches localement, constate Brigitte Michaud, car le financement n’est plus au rendez-vous.
« Ce que je remarque, c’est que maintenant le financement est au niveau national. Il n’y en a plus d’argent qui vient au niveau régional », de conclure Brigitte Michaud.