Éric Ouellet, enseignant en histoire et politique, vivait sa première semaine d’enseignement à distance au Cégep de La Pocatière. L’expérience est une découverte sur plusieurs plans pour celui qui enseigne depuis 26 ans au collégial.
Jamais il n’aurait pensé un jour qu’il en viendrait à cela dans sa carrière d’enseignant, lorsqu’il a débuté. Pourtant l’enseignement à distance n’est pas quelque chose de nouveau au Cégep de La Pocatière. Plusieurs programmes offraient déjà ce type d’enseignement via Extra, le programme de la formation continue de l’établissement. Dans le cas d’Éric Ouellet, c’était une première.
« On a été très bien accompagnés par la direction dans cette transition. Elle était consciente que ce n’était pas tous les enseignants qui partaient au même niveau de ce côté-là. Les trois mots d’ordre étaient souplesse, adaptation et tolérance, pas seulement pour les enseignants, mais également les étudiants », racontent-ils.
À cet effet, il raconte que ce ne sont pas tous les étudiants qui disposent du même matériel informatique, que d’autres travaillent toujours malgré la COVID-19, avec, dans certains cas, des horaires qui peuvent différer de ceux qu’ils avaient lors d’une session normale au Cégep, alors que d’autres, comme les étudiants internationaux, sont peut-être retournés chez eux, en France, et qu’ils doivent poursuivre leur session à distance en prenant en considérant le décalage horaire avec le Québec.
Capsules préenregistrées
Avant de se lancer dans l’aventure, Éric Ouellet mentionne qu’une présentation de différents outils de travail a été faite par des conseillers pédagogiques. L’approche qu’il a retenue a été celle de préenregistrer des capsules audio. Il en fait plus d’une cinquantaine dans la dernière semaine, certaines étant des cours magistraux proprement dits s’adressant à tous les étudiants, alors que d’autres étaient des suivis personnalisés auprès d’eux.
« Ce qui nous a aussi été suggéré, c’est d’aller là où les étudiants se trouvent. J’ai donc créé un groupe Facebook et Messenger pour faciliter la communication et le partage du matériel auditif entre nous », explique-t-il.
Constat
À l’issu de cette première semaine de cours virtuels, Éric Ouellet ajoutait qu’un « café virtuel » a été tenu avec plusieurs des enseignants du Cégep afin qu’ils puissent témoigner de leur expérience. Il en ressort, selon lui, que les enseignants estiment que la présence en classe demeure encore essentielle, car elle permet certaines nuances dans l’enseignement qui sont difficiles à livrer virtuellement. Néanmoins, il avoue que certaines « technopédagogies » qui se mettent en place actuellement en lien avec cette reprise des cours virtuels demeureront assurément lors du retour à la normale.
« Le mot d’ordre de la direction est de continuer ainsi, comme si on ne reprenait pas une session normale. Mais c’est sûr que de mon côté, il y a des choses que je vais conserver dans mon enseignement, une fois la pandémie terminée. Les capsules audio personnalisées pour la correction de travaux ou d’examens, notamment, c’est vraiment plus concret et direct pour l’étudiant et j’ai vraiment l’intention de maintenir ça dans le futur », conclut Éric Ouellet.