Usine de cannabis à Sainte-Louise : Le voisinage préoccupé

Le promoteur Simon Allain. Photo : Maxime Paradis.

Les voisins de la future usine de production de cannabis médical prévue à Sainte-Louise, Solstice Med, ont partagé leur préoccupation au promoteur Simon Allain lors d’une consultation publique tenue le 22 janvier à la Salle du 125ede la municipalité. Le projet qui devait initialement se faire en retrait sur le rang de la Haute-Ville a finalement changé d’emplacement pour un secteur plus habité de la route Gaspard.

La possibilité qu’émane une « odeur de mouffette » caractéristique au cannabis est la principale préoccupation qui est ressortie de cette consultation publique qui s’est déroulée de façon plutôt civilisée. Cette préoccupation a été partagée essentiellement par les voisins de la future usine, à proximité du nouveau site retenu.

Pour le promoteur Simon Allain, ce changement s’explique en raison de l’investissement financier important qu’il devait effectuer pour amener l’électricité à l’ancien terrain qu’il avait ciblé.

« Je comprends les préoccupations des gens, surtout après les histoires qui ont été vécues à Mirabel et Gatineau et qui ont fait la manchette », a-t-il déclaré.

Simon Allain a tout de même tenu à rassurer les gens, son usine qui produira du cannabis médical pour la Croix-Verte n’aura pas la même ampleur. 1500 plants sur une surface de 200 m2 sont prévus, sans possibilité d’agrandissement futur selon lui. « Je n’y vois pas la pertinence non plus dans les circonstances », a-t-il ajouté.

La production des plants qui sera effectuée en régie biologique se fera à l’intérieur d’une serre hybride afin de laisser passer la lumière naturelle au maximum, tout en étant dans un milieu entièrement fermé. « Une serre traditionnelle serait ventilée. J’ai choisi cette façon de faire pour éviter les odeurs au maximum », confie-t-il.

Avis partagés

Outre le voisinage immédiat qui a partagé ses doléances, l’assistance qui comptait au moins une soixantaine de personnes semblait avoir des avis partagés quant à la réalisation prochaine de ce projet. Certains ont reproché au promoteur d’avoir « mal fait ses devoirs » et de ne pas avoir assez communiqué correctement ses intentions à la population. Ce à quoi Simon Allain a rappelé avoir tenu une première consultation publique sur le sujet à l’été 2018. « On ne pensait pas que c’était du sérieux à ce moment-là », a-t-on répliqué.

Une dame s’est questionnée pourquoi cette question d’odeur causait autant de problèmes, alors qu’elle sentait déjà toute sorte d’odeurs liées à l’agriculture dans le village lorsqu’elle prend ses marches en été. Ce commentaire n’a pas manqué de piquer au vif un homme qui a qualifié cette intervention de « dérapage ».

D’autres ont salué et même félicité le promoteur pour son projet qui représente 400 000 $ en investissement et qui créera quatre emplois à temps plein. En toute fin de séance, le maire a d’ailleurs exprimé son avis favorable face au projet de M. Allain pour cette raison. « Ça respecte la vocation agricole de notre municipalité et ça permettra aux gens d’ici de travailler chez eux, au lieu de se rendre à La Pocatière ou Saint-Jean-Port-Joli », a-t-il déclaré.

Un avis de motion en vue d’encadrer la production de cannabis sur le territoire de Sainte-Louise a été passé lors de la dernière séance du conseil municipal, d’indiquer le maire. Pour le promoteur, cette procédure vient encore retarder le projet de quelques mois. Si une opposition citoyenne se manifeste, il est possible que la Municipalité doive aller en référendum sur la question.