La première « cliente » au Kamouraska du service de sages-femmes, Anaïs Caron, déplore que le service soit suspendu faute de personnel. Elle estime que les femmes qui accouchent devraient avoir le choix d’emprunter cette voie.
Habitant Sainte-Hélène-de-Kamouraska, Mme Caron a accouché de ses trois enfants auprès de sages-femmes, les deux premiers en 2014 et 2016 à Saint-Romuald, car le service n’était pas disponible ici. Pour sa troisième, Philomène, née en mai 2018, elle était particulièrement heureuse de pouvoir accoucher à sa résidence, accompagnée de deux sages-femmes.
Selon elle, les services d’une sage-femme représentent une option nécessaire. Elle croit que les parents devraient avoir le droit de choisir le type de suivi souhaité.
« Il y a plusieurs avantages d’après mon expérience, mais essentiellement, elles nous font posséder notre grossesse et notre accouchement. Il n’y a rien de mieux qu’une accompagnatrice patiente qui te regarde droit dans les yeux et qui te dit, avec des mots, ou pas, “vas-y, tu sais ce que tu fais, tout va bien” », dit-elle.
« Elles sont magiques les sages-femmes car elles réussissent à faire leur travail très technique comme un médecin ou une infirmière, tout en préservant cette dimension (plus humaine) que je dirais sacrée. » – Anaïs Caron.
Elle voit énormément de bénéfices à accoucher de cette façon. Elle se souvient de l’accouchement de sa cadette. « Les sages-femmes se tenaient à l’écart, nous laissant notre bulle, venant voir si tout allait bien, si le cœur du bébé allait bien, me proposant des positions différentes, tout en douceur, professionnalisme et en préservant l’ambiance ».
Elle ajoute : « Elles sont magiques les sages-femmes car elles réussissent à faire leur travail très technique comme un médecin ou une infirmière, tout en préservant cette dimension (plus humaine) que je dirais sacrée », a constaté Anaïs Caron.
Le suivi s’est ensuite fait à la maison et dans les semaines suivantes au CLSC, avec les mêmes personnes.
Récemment, le CISSS du Bas-Saint-Laurent a annoncé la fin temporaire du service, faute de personnel. Selon Mme Caron, il n’y a pas de solutions miracles, faisant référence à une augmentation d’admissions au baccalauréat ou à faire plus de promotion pour la profession, surtout en région. « Ce sont des professionnelles de l’accouchement. Elles font quatre années d’études, elles savent ce qu’elles font », ajoute la mère de famille.
La société aurait tout à gagner à offrir plus de services partout au Québec, croit-elle.