Utiliser la Sépaq pour sauver le patrimoine bâti

Photo : Patrick Boucher (Unsplash.com).

Québec solidaire croit avoir trouvé une solution pour sauver les bâtiments patrimoniaux menacés de démolition. Le parti propose de les convertir en un réseau de gîtes touristiques qui serait administré par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq).

Cette idée a été dévoilée le 1er février dernier par les députées de Québec Solidaire Émilise Lessard-Therrien, députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue et responsable en matière de culture, et Ruba Ghazal, députée de Mercier et responsable en matière de culture. La proposition trouverait actuellement un écho positif dans les régions, d’indiquer Mme Lessard-Therrien.

« Je crois qu’en région la préoccupation est forte de voir nos magnifiques joyaux patrimoniaux subir le coup de la pelle mécanique, alors qu’il s’agit de lieux tellement chargés d’histoire », poursuit-elle.

Québec solidaire croit qu’en créant une branche Sépaq-patrimoine, l’État québécois pourrait convertir de ses bâtiments jugés patrimoniaux ou se porter acquéreur d’autres afin de les métamorphoser en gîte touristique. L’objectif serait de réaliser 17 conversions dans une première phase, une par région administrative, sur un horizon de trois ans.

« On évalue l’investissement de départ à 90 M$. Ça inclut entre autres l’acquisition et la remise en état des bâtiments et la mise en place de l’offre », résume grossièrement la députée.

La Sépaq ayant déjà pour mandat de préserver le patrimoine naturel exceptionnel de la province, Québec solidaire estime qu’y greffer un volet protection du patrimoine bâti est en quelque sorte la suite logique des choses. Comme la société d’État dispose déjà d’une plateforme de réservation en ligne, cet atout viendrait en plus de faciliter la mise en place du réseau Sépaq-patrimoine.

« La Sépaq s’est déjà forgé une niche au fil du temps, de telle sorte que les visiteurs savent à quoi s’attendre comme offre, type d’hébergement et qualité d’infrastructure. Ça serait la même chose pour la Sépaq-patrimoine, le réseau s’imposerait comme un produit d’appel synonyme de stabilité et de constance pour les touristes », de poursuivre la députée.

Partenariats

Québec solidaire voit déjà sa proposition un outil de développement régional qui s’inscrirait en partenariat avec les communautés. Elles seraient consultées pour identifier les bâtiments au potentiel de reconversion et jugés nécessaires à préserver. Des entreprises d’économie sociale pourraient ensuite jouer un rôle dans l’accueil des touristes et l’entretien des installations.

Ruba Ghazal va plus loin et y de son côté un projet de développement durable, rappelant que 30 % des déchets produits au Québec sont les résidus de construction, de rénovation et de démolition. « Le bâtiment le plus vert, rappelle Émilise Lessard-Therrien, demeurera toujours celui qui est déjà construit. »