L’Église est en mutation. Dans le diocèse de Sainte-Anne, elle s’engage dans ce qu’elle appelle un tournant missionnaire, renouant avec ses racines et donnant plus de place aux baptisés.
D’un point de vue religieux, cet appel à la conversion missionnaire amène l’Église à se centrer davantage sur la mission qu’elle a reçue du Christ à son origine, celle de porter l’évangile au monde, explique Mgr Yvon Joseph Moreau, évêque du diocèse de Sainte-Anne. Se tournant, dit-il, est le fruit d’un cheminement vers la redécouverte de la mission confiée à chaque baptisé, comme l’a exprimé le pape François.
Dans sa vision, cette nouvelle Église s’en veut une de « disciples missionnaires heureux de croire en Jésus-Christ, de célébrer leur foi et de la partager. » Essentiellement, la pyramide s’inverse. Confrontée à une diminution de prêtres, de diacres et d’agents de pastorale, ce seront désormais les communautés locales qui se retrouveront au sommet de cette pyramide. Il appartiendra aux baptisés de l’animer.
Concrètement, le discours change. Au lieu de parler de paroisses, on parlera davantage de communautés locales. Présentement, explique Audrey Boucher, on compte 55 paroisses réparties en neuf unités pastorales. La nouvelle structure comportera 55 communautés locales réparties en trois unités missionnaires (Est-Centre-Ouest). Chaque unité réunira quelque 30 000 personnes. Chaque unité missionnaire sera accompagnée d’un tandem composé d’un prêtre responsable et d’une personne laïque ayant le titre de coordonnateur ou coordonnatrice.
Structure
L’équipe pastorale composée de prêtres, d’agents de pastorale et de diacres sera au service des équipes d’animation locales qui seront, elles, au service des communautés locales constituées de disciples missionnaires. Le processus de transformation commencera le 1er août avec l’entrée en vigueur des nouvelles unités missionnaires, ajoute l’abbé Simon-Pierre Pelletier, vicaire général et prêtre responsable de l’opération. « C’est un processus à long terme », dit-il.
Cette transformation soulève à la fois de l’enthousiasme et des inquiétudes, reconnaît Audrey Boucher, coordonnatrice. Elle invite les gens à se faire confiance. « C’est une période déstabilisante, mais qui sera riche », dit-elle. Il faut, selon Mgr Moreau, éviter de s’arrêter à la question des services religieux, et voir l’appel à la parole de Dieu.