Installé au pays d’IKEA depuis deux mois à peine, Édouard Ouellet de La Pocatière vit une expérience que peu de hockeyeurs de la région ont pu se permettre jusqu’à maintenant : évoluer au sein d’une ligue européenne. À 22 ans, il réalise ce rêve qu’il chérissait depuis un moment, sans trop se mettre de pression quant à la suite de sa carrière.
À pareille date l’an dernier, Édouard Ouellet était basé dans le Centre-du-Québec à Victoriaville où il composait l’alignement des Tigres de l’endroit, formation évoluant au sein de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). S’il avait déjà un intérêt marqué pour poursuivre en hockey au sein d’une formation européenne, rien ne laissait présager qu’il déménagerait au cœur de la Suède quelques mois plus tard.
« Je ne me qualifiais plus pour la LHJMQ au terme de la dernière saison. Je regardais pour l’Europe, mais il n’y avait rien d’officiel ou de sérieux qui s’offrait à moi », raconte-t-il.
De retour chez lui à La Pocatière, il a joint temporairement l’alignement des Seigneurs au début de la saison pour cinq matchs avant de s’envoler pour la Scandinavie. Comme dans bien des histoires de ce type, un ami qui connaît quelqu’un d’influent est ce qui a permis à Édouard d’atteindre son objectif.
« Un ami avec qui je jouais à Victoriaville en était à sa première année en Suède. Il m’a mis en relation avec son agent suédois avec qui j’ai signé et qui a réussi en peu de temps à me trouver deux équipes suédoises prêtes à m’accueillir. »
Dès la mi-novembre, Édouard emménageait à Grästorp, une petite ville de 3000 habitants à quatre heures et demie de route de Stockholm la capitale, une petite bourgade pas trop dépaysante pour le jeune pocatois, sinon sur le plan linguistique. « Ça parle quand même pas mal anglais au sein de l’équipe et je vis en appartement avec deux Canadiens originaires de l’Ontario », poursuit celui qui n’a pas vraiment vécu de barrière de langue jusqu’à présent.
Au sein de l’équipe, le Grästorps IK, Édouard évolue comme ailier droit. Ses débuts prometteurs s’inscrivent en complémentarité avec ceux de ses coéquipiers qui ont permis à sa formation de terminer première de la Division 2 en décembre dernier. L’équipe doit maintenant rencontrer les meilleures de la Suède des autres divisions.
« C’est difficile de comparer le calibre du hockey nord-américain avec celui en Suède. Le fonctionnement des ligues et le classement diffèrent énormément. Mais je peux quand même dire que c’est un très bon calibre de jeu auquel je suis confronté et que je côtoie d’excellents joueurs », dit-il.
Son souhait est de passer en Division 1 l’an prochain où le calibre est supérieur et les joueurs mieux rémunérés (NDLR : Édouard tire un salaire comme joueur en plus d’être logé et nourri à Grästorp). Quatre divisions existent dans le hockey suédois et Édouard aimerait pouvoir continuer de progresser dans le circuit, lui qui évolue actuellement dans la 4e ligue du pays qui rassemble environ 70 équipes.
« L’expérience que je vis ici peut m’ouvrir autant des portes en Amérique du Nord qu’ailleurs en Europe. Mais pour le moment, je ne mets pas de pression outre mesure. Je fais mon possible sur la glace et je vais me laisser porter vers les opportunités qui vont s’offrir à moi. »