L’année 1918 a été marquée par la fin de la Première Guerre mondiale, mais aussi par un fléau dévastateur : la grippe espagnole. Les paroisses de la Côte-du-Sud n’ont pas été épargnées par ce fléau.
Yves Hébert
La maladie se propage à partir des grandes villes et elle fait des victimes jusqu’en 1920. Dans chaque paroisse, la menace de l’épidémie plane. À Saint-Eugène et à Saint-Aubert dans L’Islet et dans plusieurs autres paroisses, on ferme les écoles, les églises et les lieux publics. À Saint-André, on décide de désinfecter les endroits où se rencontrent les habitants, notamment à la caisse populaire.
À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, les habitants sont tardivement avisés des dangers de la maladie. Le 19 octobre on ferme le collège et le lendemain, l’église paroissiale. Le curé dispense des offices religieux pour les familles aux prises avec la grippe espagnole. Bref, un vent de panique s’installe avec raison dans la région
Au terme de cette épidémie, le bilan est lourd. La maladie a emporté treize élèves du collège malgré les soins que les prêtres leur ont prodigués. Un prêtre en est également victime. Dans la région, les décès se comptent par centaines. De Beaumont à Saint-André-de-Kamouraska, les sud-côtois voient s’éteindre 604 personnes. En 1918, le comté de L’Islet est en deuil de 107 personnes. La même année dans Kamouraska, leur nombre s’élève à 78. À Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 49 adultes et 31 enfants périssent. À Rivière-Ouelle, les funérailles se font rapidement et sans cercueils raconte Paul-Henri Hudon. Dans ses mémoires, Jos Phydime Michaud nous dit que la paroisse de Kamouraska semble avoir été épargnée par l’épidémie.
Cette épidémie n’a pas été la seule à foudroyer des familles de la Côte-du-Sud. On peut penser à celles du choléra en 1832 et du typhus en 1847. Le Docteur Elzéar Pelletier attribue l’épidémie de variole de 1899-1900 dans la région de Kamouraska au retour d’un jeune ayant émigré temporairement aux États-Unis. Celle-ci aurait atteint 290 personnes.