La semaine dernière, le directeur général de la Commission scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup, M. Yvan Tardif, annonçait sa retraite au terme de la présente année scolaire. À ce moment, il cumulera plus de 33 ans d’expérience dans le milieu de l’éducation. Retour sur la carrière d’un homme qui croit profondément en l’école publique et qui a toujours fait de la réussite de l’élève sa priorité.
Originaire de Sainte-Marie-de-Beauce, Yvan Tardif a débuté sa carrière comme éducateur physique à Fermont en 1985, dans une école secondaire. Il avait 22 ans. « On m’avait téléphoné pour me rencontrer en entrevue. On m’avait dit de me rendre à l’aéroport de Québec et qu’un billet m’attendait au comptoir de Quebecair. J’y suis allé et j’ai eu le poste », se souvient-il. Un an plus tard, sa conjointe le rejoignait. Ils y sont restés 13 ans. Et c’est là qu’ils ont fondé leur famille.
À Fermont, Yvan Tardif a également fait ses premières armes comme directeur d’école avant d’emménager à La Pocatière et d’assumer la direction de l’École polyvalente. « J’avais 35 ans. J’arrivais à un moment où plusieurs directeurs s’étaient succédé. Certains me disaient même que je n’avais peut-être pas bien fait de m’acheter une maison aussi rapidement », confie-t-il.
Un an plus tard, la confiance était bien installée avec l’équipe en place et elle s’est maintenue durant les cinq années qui ont suivi. Cette confiance était telle qu’un ancien de l’École polyvalente La Pocatière nous a raconté avoir vu des membres du personnel et des élèves s’essuyer des larmes le jour où M. Tardif a annoncé à l’agora de l’école qu’il quittait pour la direction générale de la Commission scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup. « Je crois que c’est une de mes forces. Durant ma carrière, j’ai toujours réussi à installer une confiance avec les gens autour de moi », a-t-il déclaré.
Priorité : la réussite de l’élève
Comme directeur de commission scolaire, Yvan Tardif s’est employé depuis 15 ans à garder la réussite de l’élève au cœur des priorités de l’organisation qu’il dirige. Il espère que ça sera aussi le cas de son successeur. « On peut paraître comme une organisation loin de l’élève, mais ce n’est pas le cas. On travaille tous dans l’intérêt de l’élève et il faut toujours le garder au cœur de nos réflexions », de rappeler le directeur général.
« On peut paraître comme une organisation loin de l’élève, mais ce n’est pas le cas. On travaille tous dans l’intérêt de l’élève et il faut toujours le garder au cœur de nos réflexions » – Yvan Tardif.
D’ailleurs, à ce chapitre, il croit que la Commission scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup le réussit bien. C’est pourquoi il a la conviction que la dissolution de son organisation ou d’autres commissions scolaires feraient plus de tort à l’élève qu’autre chose. « Je crois que c’est illusoire de penser qu’une gouvernance globale à partir de Québec serait en mesure de bien comprendre la réalité de chacun de nos milieux. En faisant disparaître la structure politique locale, on devient imputable à qui? Les ordres viendront d’où », questionne-t-il.
Public vs privé
Un autre point dans lequel Yvan Tardif croit profondément, c’est l’enseignement secondaire public. Toute sa carrière, il l’a passée dans ce réseau. L’attachement qu’il y voue est passionnel, même s’il reconnaît que ce n’est pas parfait. Le privé? Il ne le voit pas d’un mauvais œil. « C’est une bonne dose d’adrénaline qui nous pousse à être meilleurs », dit-il d’entrée de jeu, lorsque questionner sur la compétitivité qui existe entre ces établissements et ceux du réseau public sur le territoire de Kamouraska–Rivière-du-Loup.
En fait, ce qu’il déplore, ce n’est pas la compétition avec les écoles privées, mais la perception négative que le Québec semble entretenir face au réseau public. « Notre société ne valorise pas l’école publique. C’était comme ça il y a 33 ans quand j’ai commencé et c’est encore la même chose aujourd’hui. C’est comme s’il y avait un mur entre le privé et le public et que c’était toujours plus blanc d’un côté que de l’autre. Si on veut valoriser l’école publique, il va falloir que le grand pouvoir décisionnel à Québec en fasse une priorité. Et on ne parle pas seulement d’injecter des millions dans la réfection des bâtiments. »
Retraite
Dès le 23 janvier, la Commission scolaire de Kamouraska–Rivière-du-Loup doit lancer l’appel de candidatures dans le but de trouver un successeur à Yvan Tardif à la direction générale. Celui ou celle qui le remplacera doit entrer en poste le 1er juillet prochain.
Pour sa retraite, M. Tardif dit ne rien avoir dans son calepin professionnel pour le moment. « C’est sûr que quand tu tombes à la retraite à 55-56 ans, tu ne restes pas chez toi à te bercer non plus. » S’il compte bien rester actif publiquement, il avoue toutefois que ce sont ses projets personnels qu’il désire mettre de l’avant en priorité dès qu’il se sera retiré.

