La deuxième phase du projet de conservation volontaire des milieux humides du bassin versant de la rivière Trois-Saumons de la MRC de L’Islet, réalisée par l’Association forestière des deux rives (AF2R) en collaboration avec l’Organisme des bassins versants (OBV) de la Côte-du-Sud et plusieurs partenaires, se termine avec un excellent bilan. L’AF2R visait à recruter dix propriétaires participants et, aux termes du projet, au moins huit d’entre eux signent une entente de conservation volontaire, un objectif qu’elle a dépassé.
Avec le succès de la première phase, menée en 2021 et 2022, et par l’intérêt manifesté par d’autres propriétaires de la région, l’AF2R a décidé de poursuivre le projet en 2023. Comme la phase I, la phase II s’adressait aux propriétaires de milieux humides des municipalités de Saint-Jean-Port-Joli, Saint-Aubert et Saint-Damase-de-L’Islet. C’est en cartographiant les milieux humides de la région et en analysant les données récoltées lors de la première phase du projet que l’AF2R a sélectionné les milieux humides à fort potentiel. Elle a ensuite sollicité les propriétaires privés présents sur ces milieux et en a recruté dix, le nombre qu’elle convoitait.
En juillet dernier, les dix propriétaires ont bénéficié d’une caractérisation gratuite de leurs milieux humides par un inventaire floristique et faunique. Dans le cadre de leurs sorties terrain, les spécialistes de l’AF2R ont observé un nombre impressionnant d’espèces dans les tourbières ombrotrophes et minérotrophes, les cédrières humides, les marécages et les étangs des différentes propriétés. En effet, ils ont recensé plus de 150 espèces floristiques et 60 espèces fauniques.
« Par ce projet, nous avons eu la chance d’accéder à des propriétés magnifiques où la biodiversité abonde. Se promener dans les milieux humides est une expérience multisensorielle : l’iris versicolore, la sarracénie pourpre et les platanthères teintent le décor avec leurs couleurs contrastantes, le thé du Labrador et le myrique baumier embaument l’air ambiant et les oiseaux chantent sans relâche. Je comprends l’amour des propriétaires pour leur terrain! Notre rôle est de cultiver et d’alimenter ce sentiment pour perpétuer la santé et la conservation de nos milieux naturels », affirme Camille Langlois, chargée de projets en milieux naturels à l’Association forestière des deux rives.
Un cahier personnalisé, conçu à l’automne et comprenant notamment les données biologiques recueillies lors des inventaires ainsi que des recommandations de protection, de conservation, d’aménagement ou de restauration, a été remis aux propriétaires en janvier dernier. Par ce cahier, l’AF2R souhaite améliorer les connaissances des participants et les sensibiliser en vue de protéger l’intégrité écologique de leur milieu tout en préservant les services environnementaux et économiques qu’ils leur rendent.
Lors de la remise des cahiers, l’AF2R invitait les propriétaires à signer une entente de conservation volontaire de leur milieu naturel d’intérêt. Cette entente constitue une déclaration d’intention d’un propriétaire par laquelle il manifeste le souhait et l’intérêt de conserver les attraits naturels de sa propriété. Cette entente est donc basée sur la bonne volonté du propriétaire (engagement moral et non pas légal) et n’affecte aucunement le droit foncier de celui-ci. Les dix propriétaires ont accepté de signer l’entente de conservation volontaire, ce qui représente près de 190 ha de milieux naturels conservés grâce au projet.
Source : Association forestière des deux rives (AF2R)