Le Syndicat des enseignantes et des enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM), incluant le campus du Témiscouata, affilié(s) à la Fédération nationale des enseignantes et des enseignants du Québec (FNEEQ-CSN), débraient pour une troisième journée, alors que les pourparlers achoppent avec le gouvernement. Le corps enseignant réclame des ressources adéquates pour permettre au réseau collégial de remplir sa mission de diplomation et ainsi continuer à contribuer à la vitalité socio-économique du Québec.
« Nous avons consacré beaucoup de temps et d’énergie à la négociation. Rappelons aussi que nous avons considérablement réduit le spectre de nos demandes pour les concentrer sur des enjeux de ressources essentielles pour les conditions d’apprentissage de notre population étudiante, notamment. Là, il faut que ça débloque, il faut que le gouvernement fasse preuve d’ouverture et entende nos propositions », explique David Boutin, président du SEECLPM.
Les conditions d’apprentissage et d’enseignement au cœur des revendications
La correction d’une iniquité majeure, qui perdure depuis des décennies et qui met à mal les conditions d’apprentissage ainsi que les conditions de travail à la formation continue, figure parmi les préoccupations. « On a entendu le premier ministre affirmer qu’il ne souhaitait pas qu’il y ait deux catégories d’enseignantes et d’enseignants au Québec. Visiblement, il n’est pas au courant que c’est une réalité bien présente dans le réseau collégial. Nos collègues à la formation continue, qui enseignent notamment à des gens en requalification professionnelle, travaillent pour 50% de la rémunération du personnel œuvrant au régulier. Ce fossé énorme crée des problèmes d’attraction et de rétention des personnes qualifiées pour donner la formation, alors que le Québec vit une crise de la main-d’œuvre dans plusieurs domaines », ajoute M. Boutin.
Les enseignant(e)s de la FNEEQ-CSN exigent aussi des ressources dédiées pour mieux encadrer les étudiant(e)s en situation de handicap (EESH) ainsi que celles et ceux ayant eu une faible moyenne générale au secondaire. « Nous le martelons depuis un bon moment : ça nous prend des ressources dédiées pour le corps enseignant, car, dans le cas des EESH, c’est une population qui a augmenté de plus de 1 500 % au cours des dernières années dans le réseau. Nous sommes également préoccupé(e)s par les prochaines cohortes à faire leur entrée au cégep, qui se trouvent actuellement en secondaire 3, 4 et 5 et qui auront été éprouvées dans leur cheminement scolaire par la pandémie », commente Sarah Inkman, vice-présidente (campus de Montmagny) du SEECLPM.
Des ressources sont également exigées pour soutenir les programmes de techniques lourdes de la santé, qui forment notamment la prochaine génération d’infirmières et de professionnel(le)s de la santé. « La surcharge de travail et le manque de ressources exercent une pression énorme sur le corps enseignant. On constate là aussi un problème de rétention et d’attraction de gens qualifiés pour assurer la formation, et ce, alors que le réseau de la santé est aux prises avec un grave problème de pénurie de main-d’œuvre », souligne Joanne Harvey, vice-présidente (campus de La Pocatière) du SEECLPM.
Une troisième journée de grève par séquences
Il importe de souligner que cette troisième journée de grève est enclenchée par séquences dans les différents cégeps dont les syndicats sont affiliés à la FNEEQ – CSN à la fin de la session et selon les calendriers locaux, au moment où la majorité des étudiant(e)s ont déjà remis leurs travaux et fait leurs
examens. « Nous souhaitons mettre de la pression sur nos administrations, nos établissements et le gouvernement, car
tout le monde doit prendre conscience des enjeux que nous soulevons », conclut M. Boutin.
Source : Le Syndicat des enseignantes et des enseignants des campus de La Pocatière et de Montmagny (SEECLPM)