Un an après le feu de tourbe et de forêt aux Tourbières Lambert de Rivière-Ouelle, des agriculteurs de Saint-Denis-De La Bouteillerie veulent s’assurer que des leçons ont été tirées de cette tragédie afin qu’un autre feu de cette ampleur ne se reproduise. Le directeur de la Régie intermunicipale en protection incendie du Kamouraska-Ouest Christian Gagnon a tenu à les rassurer.
Un important débriefing tenu à la suite du feu a permis d’établir un plan de prévention et d’intervention qui a été travaillé durant six à sept mois en collaboration avec Tourbières Lambert. Différents scénarios ont été préparés en fonction des conditions météorologiques possibles.
« 38 des 42 pompiers qui ont participé à l’intervention étaient présents, tous les membres du conseil d’administration de la Régie également, ainsi que les cinq maires des municipalités (Rivière-Ouelle, Saint-Pacôme, Saint-Gabriel-Lalemant, Mont-Carmel et Saint-Denis-De La Bouteillerie). Tout le monde a eu le droit de parole et les choses qui ont accroché lors de l’intervention ont toutes été soulevées », assure le directeur.
Advenant une autre catastrophe similaire, deux postes de commandement seraient érigés : un poste de commandement avancé et un autre stationnaire à proximité du brasier sur le site des Tourbières Lambert. Ces deux postes seraient opérés en collégialité avec le Service intermunicipal de sécurité incendie de La Pocatière, avec en permanence un employé des Tourbières Lambert.
Quant aux autres ressources, le plan prévoit leur mobilisation plus rapidement. Christian Gagnon cite ici les pompiers des autres casernes du Kamouraska, les policiers de la Sûreté du Québec, les paramédics et la SOPFEU. Les procédures d’évacuation seraient aussi mises en œuvre plus rapidement et la cellule de crise de la sécurité civile serait déployée beaucoup plus vite.
Des simulations sont maintenant prévues cet été. La première, une simulation « de table » dans les locaux de la Régie et une autre, sur le terrain, dès l’automne. Déjà, des mesures du plan ont été mises en œuvre en amont, notamment aux Tourbières Lambert où les travaux dans la plaine sont réévalués en fonction de la force des vents.
Nos étés
Bien que développé dans l’éventualité d’un autre incendie aux Tourbières Lambert, Christian Gagnon est d’avis que ce plan d’intervention peut être mis en application pour d’autres feux tout aussi majeurs. Celui survenu au Domaine de Nos étés de Saint-Denis-De La Bouteillerie, le mois dernier, en a fait la démonstration selon lui.
« La Régie a mobilisé rapidement les autres services de sécurité incendie et elle en a assumé une bonne coordination. La SOPFEU a même été beaucoup plus prompte à intervenir », souligne-t-il.
Les conditions qui régnaient ce jour-là étaient pratiquement identiques à celles de l’an dernier lors du feu aux Tourbières Lambert, poursuit-il. De bonnes rafales soufflaient du sud-ouest, la chaleur était extrême et la région vivait une sécheresse depuis plusieurs jours. La meilleure préparation des pompiers combinée à des conditions météorologues plus favorables en fin de journée — le vent n’a jamais tourné — a permis de maîtriser le brasier tôt au début de la nuit, conclut-il.