Décès du premier recteur laïc du Collège de Sainte-Anne

Jean Foster. Photo : Courtoisie Collège de Sainte-Anne.

Le premier recteur laïc du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, M. Jean Foster, est décédé à Rimouski le 19 juin dernier. Âgé de 89 ans, il a passé la majeure partie de sa vie à La Pocatière où il a joué un rôle de premier plan au sein de différentes organisations communautaires du milieu, notamment la Fondation Jeunesse de la Côte-du-Sud qu’il a créée, présidée et dirigée durant de nombreuses années.

Jean Foster est né à Saint-Siméon dans Charlevoix le 25 juillet 1931. Il a fait ses études secondaires et collégiales au Séminaire de Chicoutimi avant de poursuivre en théologie durant deux ans au Grand séminaire de Rimouski. À la suite d’une licence en pédagogie avec spécialisation en Lettres obtenue à l’Université de Montréal, M. Foster a enchaîné avec une maîtrise en Arts à l’Université d’Ottawa.

Il a emménagé à La Pocatière en 1958 afin d’y enseigner le latin et le français au Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, ce qu’il a fait durant 10 ans. Lors de la rentrée 1969, Jean Foster est passé à la direction des études du Collège, poste qu’il a occupé durant cinq ans.

À l’automne 1973, il a renoué avec l’enseignement et a assumé également la fonction de directeur de l’information et des relations extérieures. À la même époque, en parallèle, il a participé à la fondation du Cercle de Presse de la Côte-du-Sud qu’il a présidé en 1975 et 1976.

Dès la rentrée 1978, Jean Foster a délaissé de nouveau l’enseignement pour se consacrer exclusivement à sa fonction de directeur de l’information et des relations extérieures, et cela, jusqu’en 1983 où il est devenu officiellement le premier recteur laïc du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière, le 1er juillet de la même année. Stéphane Lemelin, aujourd’hui directeur de l’institution, souligne toute la portée de cette nomination il y a 38 ans.

« Il a été nommé par l’évêque de l’époque, ce n’est pas rien. Pour qu’on rompe avec une tradition plus que centenaire où c’était des gens du clergé qui dirigeaient le Collège, ça montre l’unanimité qu’il suscitait au sein de l’institution et de la communauté », poursuit-il.

Jusqu’en 1992, année où son mandat de recteur a pris fin, Jean Foster a fait honneur à la fonction qui lui a été confiée neuf ans plus tôt en maintenant le Collège à l’avant-garde en matière d’enseignement, de technologies et d’ouverture sur le monde. Dès ses premiers instants à ce poste, il semblait avoir très bien saisi l’ampleur de la tâche qui l’incombait et le riche passé dont il était porteur.

« Dans cette institution qui nous abrite, nous devons souvent penser aux “morts bienheureux” qui l’ont bâtie et qui nous l’ont léguée en héritage. C’est une mission lourde qu’ils nous ont léguée en même temps, mais une mission bourrée d’espoir. Je vous invite tous et toutes à participer positivement à cette mission, au-delà des obstacles », a-t-il déclaré dans un discours livré le 17 décembre 1983, lors d’une célébration soulignant ses 25 ans à l’emploi du Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière.

Implications communautaires

Autant entre les murs du Collège qu’au sein des communautés pocatoises et sud-côtoises, Jean Foster a travaillé au mieux-être des autres. Parmi ses implications communautaires les plus marquantes, mentionnons la présidence du Club Richelieu de La Pocatière en 1968, la vice-présidence du conseil d’administration de l’Hôpital Notre-Dame-de-Fatima de La Pocatière durant six ans, la présidence du Conseil de surveillance de la Caisse populaire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière de 1977 à 1979 et sa participation au Conseil diocésain de pastorale.

Jean Foster a également été président de Logements Côte-du-Sud qui a permis la mise en place de 400 logements sociaux sur ce même territoire, président fondateur de la Fondation Bouchard qui soutient financièrement le Collège de Sainte-Anne-de-la-Pocatière depuis 1970 et président fondateur de la Fondation Jeunesse de la Côte-du-Sud (FJCS) en 1994.

« Il a revêtu le costume et le bâton de pèlerin et a su doter la Fondation d’un capital inaliénable de près de 200 000 $ », peut-on lire à son propos, sur le site internet de la FJCS.

Régis Malenfant, toujours membre du conseil d’administration de la Fondation et anciennement président de 1997 à 2020, ajoute : « Il a travaillé 30 h par semaine bénévolement pendant près de 20 ans. Il a commencé dans un petit local au sous-sol du Collège avec comme seuls outils sa dactylo, son crayon à mine et son téléphone. L’argent qu’il a amassé était destiné à soutenir des organismes jeunesses de la région. Il était et demeure un modèle d’implication pour les jeunes. »

Son fils Yan Foster rappelle de son côté le contexte dans lequel la Fondation Jeunesse est née. À l’époque, des intervenants du milieu communautaire et lui avaient eu l’idée de créer Tandem-Jeunesse, un lieu d’hébergement pour les jeunes en réinsertion.

« Partir l’organisme c’était une chose, mais ça prenait de l’argent pour le financement. On s’est dit : “Pourquoi pas une fondation ?” Je suis débarqué chez mon père qui venait de prendre sa retraite et je lui ai demandé s’il ne voulait pas nous aider à la démarrer, lui qui l’avait déjà fait dans le passé. Il a accepté de s’impliquer et c’est comme ça que tout a commencé. »

Époux et père de famille

Jean Foster était marié à Germaine Sénéchal de qui il a eu trois enfants : Suzanne, Yan et Valérie. Il était également grand-père d’Alexandre, Léa et Charles Kwi-In.

« Jean était un bon père, quelqu’un qui aimait rire. Même s’il était très impliqué, c’était un homme présent. L’été, il nous amenait au chalet pour l’été. On partait le 24 juin à la fin des classes pour revenir deux ou trois jours avant la rentrée en août. Ce n’était pas quelqu’un de manuel, mais ça ne l’empêchait pas de faire des travaux. Il n’était pas un grand pêcheur, mais il aimait nous y amener. Ce n’était pas quelqu’un qui hésitait, quand il s’engageait, il y allait toujours à fond », déclare Yan.

Les funérailles de M. Jean Foster auront lieu le 24 juillet de 13 h à 14 h 50 au Complexe funéraire Marius Pelletier, suivi du service religieux à 15 h, en la cathédrale Sainte-Anne-de-la-Pocatière. L’inhumation aura lieu le jour même au cimetière de la Montagne. En raison des circonstances liées à la pandémie, il sera possible de présenter les condoléances à la famille dans le respect de la distanciation physique, des règles d’hygiène et en portant un couvre-visage.