Du pain sur la planche pour Rénald Bernier

Rénald Bernier. Photo : Maxime Paradis.

L’actuel maire de Saint-Pascal Rénald Bernier n’aura pas le temps de chômer une fois son rôle à la mairie terminé. Sa réélection à la présidence de Groupements forestiers Québec, fonction qu’il occupe depuis 2009, le gardera particulièrement occupé dans les prochains mois. Plusieurs dossiers chauds concernant les propriétaires en forêt privée promettent de mobiliser son attention et celle de l’organisation.

Groupements forestiers Québec est un organe de représentation réunissant 36 groupements forestiers régionaux allant de la Gaspésie à l’Abitibi, dont plus près de nous, le Groupement forestier du Grand-Portage. Les membres de ces groupements forestiers sont des propriétaires de lots privés — plus de 26 000 – dont le chiffre d’affaires annuel totalise les 200 M$.

Parmi les principaux enjeux que devra défendre Rénald Bernier au cours des prochains mois, mentionnons la simplification de l’environnement fiscal des producteurs et le renforcement du principe de résidualité, un mécanisme qui oblige les industriels à s’approvisionner en forêt privée avant de se voir octroyer des volumes de bois en forêt publique. Le développement d’outils technologiques et l’optimisation des groupements forestiers sont aussi au menu.

« Le défi de la main-d’œuvre est aussi quelque chose qui touche les groupements forestiers. Il faut être innovant en procédant à des investissements technologiques qui rendront les groupements forestiers plus attractifs et productifs », insiste-t-il.

Recette sylvicole

La recette sylvicole est un autre élément sur lequel Groupements forestiers Québec attend que le gouvernement provincial se commette davantage. Ce programme d’aide à l’aménagement de la forêt privée transite dans 80 % des cas par les groupements forestiers en région et permet aux propriétaires privés d’avoir accès à des sommes d’argent pour récolter le bois, préparer les terrains après les coupes, reboiser, entretenir les plantations et procéder à des éclaircies commerciales jusqu’à ce qu’une nouvelle coupe soit possible.

« Il manque environ 11 M$ dans l’enveloppe pour que nos 35 000 propriétaires actifs puissent bien appliquer la recette sylvicole. Quand on évalue qu’environ un mètre cube de forêt transformée rapporte 100 $ dans les coffres de l’État, ce n’est pas un investissement qui coûte cher pour le gouvernement », poursuit-il.

Rénald Bernier rappelle qu’il y a environ 130 000 propriétaires forestiers au Québec et qu’un peu plus du quart sont actifs. Augmenter les sommes d’argent pour la recette sylvicole et harmoniser les règlementations municipales pour les coupes forestières, ne serait-ce qu’entre les municipalités d’une même MRC, inciteraient possiblement quelques propriétaires forestiers inactifs à se jeter dans la mêlée.

Prix du bois

La hausse du prix du bois est une autre préoccupation qu’a partagée le président de Groupements forestiers Québec. Contrairement à ce que plusieurs pourraient croire, les propriétaires qui ont coupé ne sont pas ceux qui ont profité de l’augmentation. Les intermédiaires entre les propriétaires et les consommateurs seraient principalement ceux qui ont bénéficié de la situation. Devant ces importantes augmentations rencontrées dans la dernière année, les propriétaires n’ont tout simplement pas le sentiment d’avoir touché le juste prix sur la matière qu’ils ont fournie.

« On travaille actuellement en partenariat avec la Fédération des producteurs forestiers du Québec pour essayer trouver une solution. La pandémie a le dos large. Les propriétaires sont en droit de se poser des questions », conclut Rénald Bernier.