Des milliards laissés sur la table en raison de la pénurie

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Un récent calcul indique que le Bas-Saint-Laurent, dans le secteur manufacturier, a laissé sur la table 3,5 MM $ ces deux dernières années à cause entre autres de pertes de contrats, le tout relié à la pénurie de main-d’œuvre.

Est-ce que le Bas-Saint-Laurent a les moyens de se priver de 3,5 MM $, questionne Manufacturiers et Exportateurs du Québec (MEQ) ?

En sondant des entreprises dans le cadre d’une vaste tournée de consultation, l’organisme a pu tirer ces conclusions. On trouve aussi inquiétant que le Bas-Saint-Laurent compte pour 3,5 MM $ sur 18 MM $ au Québec, plaçant la région au second rang après la Montérégie.

« Le Bas-Saint-Laurent est une région industrielle forte, ce n’est donc pas étonnant de voir le Bas-Saint-Laurent arrivé deuxième. Le taux de chômage et la difficulté d’attirer des travailleurs vous impactent beaucoup, les entreprises doivent refuser des commandes et des clients et des entreprises connaissent une décroissance et choisissent de réduire leur niveau de production », a dit Véronique Proulx, présidente-directrice générale de Manufacturiers et Exportateurs du Québec.

27 % des entreprises bas-laurentiennes sondées ont envisagé de déménager une partie de leurs activités à l’étranger. 87,5 %, une forte majorité, ont dû refuser des contrats ou accumuler des retards de production dans les deux dernières années à cause de la pénurie de main-d’œuvre.

MEQ revient avec des mesures simples touchant l’immigration, la robotisation et la formation pour essayer d’améliorer le problème.

« Ce qu’on a présenté comme plan d’action pour le manufacturier, on n’a pas nécessairement réinventé la roue en termes de mesures, mais ce qu’on leur demande (au gouvernement), c’est de porter un regard plus particulier sur le secteur manufacturier », ajouter Mme Proulx.

Dans les faits, ce sont les postes aux salaires entre 20 à 29 $ de l’heure qui sont les plus en demande dans le secteur manufacturier (49 %). Parmi les postes les plus difficiles à combler se trouvent les postes de journaliers, d’opérateurs, de soudeurs, de machinistes, de manœuvres, d’assembleurs, de techniciens, de mécaniciens et d’ingénieurs.

D’ailleurs, dans le sondage de MEQ, deux entreprises sur trois croient que le gouvernement du Québec pourrait en faire beaucoup plus pour aider à régler le problème de pénurie de main-d’œuvre.