La lutte à la mairie de Sainte-Louise opposera deux visions très différentes pour l’avenir de la petite municipalité d’un peu moins de 700 habitants dans L’Islet. D’un côté, le maire sortant Normand Dubé propose une approche pragmatique portée par un développement axé sur les besoins immédiats. De l’autre, son opposant Clément Leclerc rêve grand et souhaite placer Sainte-Louise à l’avant-garde en matière de développement durable.
Normand Dubé a été élu à la mairie de Sainte-Louise en juin 2018, à la suite de la démission du maire précédent Denis Gagnon. Auparavant, il avait été conseiller municipal de 1995 à 2009 et de nouveau à partir de 2017, avant de succéder au maire démissionnaire.
Ses trois dernières années passées à la mairie ont été marquées par l’entretien du réseau routier local, la poursuite du réseau d’égout au sein du village qui a permis de brancher une douzaine de maisons supplémentaires et le dézonage d’un terrain sur la route Gaspard devant permettre la construction d’une usine de production de cannabis médical.
S’il est réélu le 7 novembre, le maire sortant aimerait voir naître un projet de développement domiciliaire, mais Sainte-Louise ne possède actuellement aucun terrain prêt à construire, dit-il, et ceux qui pourraient être acquis par la Municipalité à proximité du noyau villageois devraient être « dézonés ». Normand Dubé entend aussi poursuivre le travail d’entretien du réseau routier local et mener à terme le projet d’étude de regroupement municipal annoncé le printemps dernier avec les municipalités voisines de Saint-Roch-des-Aulnaies, Saint-Jean-Port-Joli et L’Islet.
« Si ça n’aboutit pas à un regroupement municipal proprement dit, je peux parler en mon nom et celui des gens autour de la table du conseil (NDLR : les conseillers ont tous été élus par acclamation), nous sommes très ouverts à évaluer les regroupements de services », a poursuivi Normand Dubé.
L’avenir de l’église, propriété de la Fabrique qui vit actuellement des difficultés financières, est aussi un enjeu. Des rencontres ont eu lieu entre la Municipalité, la Fabrique et la MRC depuis quelques mois, et Sainte-Louise s’apprêterait à adopter un règlement de citation patrimoniale afin de limiter les usages futurs advenant la conversion du bâtiment.
Clément Leclerc
Partageant son temps entre une résidence à Saint-Pamphile et une résidence à Sainte-Louise, Clément Leclerc tire ses racines familiales au sein même du village où il aspire à devenir maire. Ayant siégé sur plusieurs conseils d’administration, il est également à l’origine d’autres organisations et coopératives du milieu agroalimentaire sud-côtois.
Nostalgique d’un village qu’il considérait jadis plus animé, Clément Leclerc fait du développement socioéconomique de Sainte-Louise sa priorité. Si comme son adversaire il est également d’avis qu’il faut réfléchir dès maintenant à un nouvel usage pour l’église, il caresse aussi le souhait de voir se concrétiser un projet de développement domiciliaire dans la municipalité.
« Il faut être plus attractif pour accueillir de nouveaux citoyens, de nouvelles familles en abolissant la taxe municipale sur les résidences principales, mais pas les chalets. Et pour les familles qui se construiront ou s’établiront à Sainte-Louise en faisant l’acquisition d’une demeure, il faut leur offrir un congé de taxes d’une durée de quatre ans », a-t-il déclaré.
Un meilleur accompagnement des nouveaux résidents est d’ailleurs souhaité. Une politique d’accueil et d’intégration des nouveaux arrivants, mais également des immigrants, spécifique à Sainte-Louise, figure parmi ses engagements. Il reproche d’ailleurs à la Municipalité d’avoir laissé aller un projet de quartier de minimaisons et celui d’un camping dans le 4e Rang, il y a quelques années.
« J’aimerais que Sainte-Louise devienne un écovillage en transition économique, énergétique et écologique. Ramener des commerces de proximité et favoriser les circuits courts avec les producteurs de la municipalité, mais aussi développer des commerces de destination qui permettrait d’accueillir des touristes. Ça se voit dans plusieurs petits villages dans le monde et même au Québec, pas plus loin qu’à Saint-Thècle en Mauricie », a cité en exemple Clément Leclerc.