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À quoi sert l’argent des éoliennes au Kamouraska ?

Photo : Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Les projets éoliens et les revenus qui tombent sans effort dans les coffres des municipalités de la région ont fait couler de l’encre durant la dernière campagne électorale, le candidat élu à la préfecture Sylvain Roy en faisant sa priorité au niveau des enjeux régionaux. Mais comment les municipalités dépensent l’argent reçu jusqu’à présent ?

Il faut d’abord préciser que le Kamouraska fait partie d’une régie régionale qui investit dans les parcs éoliens et reçoit ainsi des bénéfices annuels depuis environ quatre ans.

La Régie intermunicipale de l’énergie du Bas-Saint-Laurent détient 33 % de l’actionnariat des parcs éoliens communautaires, soit celui de Nicolas-Riou situé dans les MRC des Basques et de Rimouski-Neigette ainsi que celui de Roncevaux situé dans la MRC d’Avignon en Gaspésie. Les profits réalisés par l’exploitation de ces parcs éoliens sont versés annuellement aux huit MRC, à la Première Nation Wolastoqiyik Wahsipekuk ainsi qu’au Collectif régional de développement du Bas-Saint-Laurent.

Comme le Kamouraska pourrait accueillir son premier projet éolien sur son territoire prochainement, une tournée de quelques municipalités a permis d’en savoir davantage sur ces sommes et comment elles sont dépensées.

La Pocatière et Sainte-Hélène cumulent l’argent depuis le début, en attente d’un projet de développement spécifique. La Pocatière a reçu près de 500 000 $ depuis 2017 et ce montant est cumulé dans un fonds. Même chose à Sainte-Hélène où cela représente près de 100 000 $. On est toujours en attente d’un projet éventuel de ce côté.

Le village de Saint-Joseph reçoit un peu plus de 10 000 $ par année. Pour l’instant, les montants sont appliqués sur des projets communautaires comme le projet de piste de BMX.

« Ces sommes sont réservées pour répondre à des projets pour les jeunes et les moins jeunes. C’est la possibilité de pouvoir répondre à des demandes imprévues et importantes pour le développement », a indiqué la mairesse Nancy St-Pierre.

Saint-Alexandre a reçu des montants variables également, dont 55 000 $ en 2020 et 70 000 $ en 2019. Un premier chèque pour 2021 a été envoyé, soit un peu plus de 40 000 $. « Nous avons utilisé une somme de 100 000 $ pour rembourser une partie de l’emprunt temporaire concernant les trois projets : patinoire avec préau, jeux d’eau et pavillon sportif », a précisé la mairesse Anita Ouellet Castonguay.

Sainte-Anne-de-la-Pocatière dit investir ses chèques éoliens en immobilisation, c’est-à-dire dans les bâtiments municipaux, les camions de voirie, le mobilier de bureau, et autres.

Du côté de Saint-Pascal, en se basant sur les sommes reçues lors des années précédentes, la Ville de Saint-Pascal a prévu recevoir un revenu éolien avoisinant les 75 000 $ pour l’année 2021. Le conseil municipal a eu la volonté d’en faire bénéficier directement la population en l’inscrivant dans les revenus du budget des opérations courantes permettant ainsi de diminuer cette somme du compte de taxes des citoyennes et citoyens.

Finalement, à Saint-André, les fonds éoliens sont versés dans le fonds des élus. En effet, certains élus remettent une partie de leurs salaires pour des projets. L’argent des éoliennes a servi jusqu’à présent à l’acquisition de radars pédagogiques, au DEP du village, aux bandes de la patinoire et au service de garde de l’école.

Prochain projet

Ces montants pourraient augmenter considérablement si Hydro-Québec retient un projet à être déposé d’ici décembre par un promoteur privé avec une alliance qui regroupe aussi la Gaspésie, mais également Montmagny et L’Islet qui s’ajouteraient. Les entités municipales détiendraient 50 % des parts. Comme les éoliennes se situeraient en grande partie dans le haut pays du Kamouraska, la région recevrait encore plus de bénéfices.