La mi-saison est déjà atteinte au sein du nouveau Circuit senior KRTB. Pour les deux formations kamouraskoises de La Pocatière et Saint-Pascal qui dominent actuellement le classement général, ce changement de ligue est tombé à point, permettant ainsi aux joueurs locaux de reprendre toute la place qui leur revient au sein de leur formation respective.
Rarement La Pocatière et Saint-Pascal, reconnues pour leurs éternelles rivalités, n’ont semblé autant au diapason. Après avoir claqué la porte de la Ligue de hockey Côte-Sud Coors Light (LHCS), les deux équipes ont décidé de joindre cette année le nouveau Circuit senior KRTB. De part et d’autre, cette décision semble avoir été salutaire.
« Notre organisation était en péril avec la LHCS. On n’aurait pas pu continuer », mentionne Alexandre Laflamme, gérant et joueur au sein de l’Impérial de Saint-Pascal.
« La pérennité était un défi important au sein de l’autre ligue. C’était un pari risqué de la quitter, mais on voit bien actuellement que c’était la bonne chose à faire », ajoute de son côté Samuel Sirois, administrateur et gardien de but pour les Seigneurs de La Pocatière.
Parmi les équipes fondatrices de la LHCS au début des années 2010 aux côtés des Forestiers de Saint-Pamphile, du 95 (Pavage Jirico) de Saint-Jean-Port-Joli et du Plastiques Moore de Saint-Damien, les Seigneurs et l’Impérial ont assisté durant huit saisons à une augmentation constante du calibre de jeu, au fur et à mesure que de nouvelles équipes joignaient les rangs de la ligue, principalement dans la région de la Beauce. Ce qui se voulait au départ une ligue senior axée sur les joueurs locaux a commencé à faire place tranquillement à l’arrivée de joueurs extérieurs, en renfort dans les équipes de l’est en déficit d’une relève « mieux développée ».
« On n’a pas de Junior AA, nous, dans la région. Les structures de développement de joueurs comme on voit dans la Beauce, on n’a pas ça ici. On aurait peut-être pu continuer cette année dans la LHCS, mais à court terme, on n’aurait plus été compétitif », explique Samuel Sirois.
Être local
Au-delà de gagner, le gardien de but des Seigneurs rappelle que les équipes de hockey senior se doivent aussi d’être un lieu d’épanouissement pour les jeunes qui quittent la structure du hockey mineur. Si pour les Seigneurs le recrutement a été plus facile, permettant un heureux mélange de relève et de vétérans dès le début de la saison, l’Impérial a de son côté connu un départ plus incertain avec seulement dix joueurs réguliers.
« Je crois qu’un peu tout le monde ne savait pas trop à quoi s’attendre comme calibre. Une fois que quelques matchs ont été joués, on est monté à 22 réguliers dans le temps de le dire. On a aussi entre six et huit joueurs qui n’étaient plus de calibre pour la LHCS qui ont rechaussé leurs patins et qui ont regagné les rangs de l’Impérial », indique Alexandre Laflamme.
Ce côté 100 % local a aussi trouvé un bel écho chez les commanditaires, comme le souligne Samuel Sirois. Malgré la COVID-19, la réponse a été excellente chez les entreprises de la région, dit-il. Les spectateurs également, qui cherchent toujours à s’identifier « aux leurs » sur la glace, répondent bien depuis le début de la saison avec des assistances qui oscillent entre 200 et 300 spectateurs autant à La Pocatière qu’à Saint-Pascal, et cela, malgré les contraintes pandémiques et l’obligation de présenter son passeport vaccinal.
Expansion
Composé de trois autres équipes, dont une à Saint-Cyprien et deux autres au Témiscouata, le Circuit senior KRTB fonctionne avec un calendrier de 16 parties en saison régulière, soit quatre matchs contre chacune des formations. Même si La Pocatière et Saint-Pascal avouent qu’elles auraient aimé s’affronter davantage, leurs affrontements étant souvent source de meilleures assistances, les deux équipes se disent satisfaites du déroulement de la saison jusqu’à maintenant. La Pocatière souligne d’ailleurs la meilleure compétitivité de Saint-Pascal qui la talonne actuellement au classement général. « Notre objectif est de terminer la saison dans le Top 2 », avertit Alexandre Laflamme.
Samuel Sirois croit aussi que le produit actuel du Circuit senior KRTB a de quoi intéresser d’autres équipes en périphérie du territoire actuel de la ligue. « L’objectif n’est pas nécessairement de grossir avec 12 équipes, car toutes les équipes qui évoluent actuellement dans la ligue ont des marchés qui se ressemblent avec les mêmes enjeux de recrutement. L’important dans l’expansion, c’est de ne jamais perdre de vue notre objectif de départ lors de la création de la ligue », conclut-il.