Plusieurs aînés bénéficiant du Supplément de revenu garanti ont vu leurs prestations coupées ou amputées parce qu’ils avaient reçu des prestations d’urgence comme la PCU au plus fort de la pandémie.
Le gouvernement fédéral a reconnu le problème et réserve un montant pour les compenser. Pour les organismes qui les défendent, il s’agit d’un début de victoire. Ils se désolent toutefois de ne pas connaître les modalités exactes et que les chèques ne seront envoyés qu’en mai 2022.
« On n’a aucune idée de la mécanique de remboursement. Est-ce que ça sera une rétroactivité complète, ou partielle ? On ne sait pas », a dit Félix Gingras Genest, intervenant en défense des droits à l’ACEF du Grand-Portage.
Rappelons que les 65 ans et plus reçoivent leur pension de vieillesse et certains ont accès au Supplément de revenu garanti, si leur revenu est très bas. Plusieurs comblent d’ailleurs les fins de mois en travaillant à temps partiel. C’est ainsi qu’ils ont eu droit à la PCU.
Chaque année, leur Supplément de revenu garanti est calculé en fonction de leur revenu de l’année précédente. Toutefois, 10 000 $ en revenu de travail n’a pas le même impact que 10 000 $ de PCU. En effet, à titre d’exemple, l’impact d’un revenu de travail habituel de 10 000 $ serait de 104 $ de supplément en moins par mois comparativement à 417 $ de moins par mois si c’est 10 000 $ de PCU. Plusieurs ont tenté de faire valoir leurs droits après avoir été pénalisés, mais les réponses n’étaient pas les mêmes et le processus était très lent.
La problématique a donc été reconnue lors de la mise à jour économique du gouvernement fédéral en décembre. Le gouvernement s’engage à réserver 742,4 M$ pour compenser les bénéficiaires du SRG pénalisés par la PCU.
« On attend les détails sur la suite, mais on espère qu’ils devancent les versements. Les aînés sont appauvris », ajoutait-il, spécifiant que certains avaient du mal à payer des médicaments ou étaient en retard dans leurs paiements de loyers.
L’ACEF est une association de consommateurs et de consommatrices de tous les âges qui se spécialise en trois volets : l’accompagnement budgétaire personnalisé, la défense des droits individuels et collectifs et l’éducation financière par des formations.