Mettre la main sur un Oscar n’est plus un rêve inespéré, mais une probabilité avec laquelle peut maintenant jongler la réalisatrice originaire de Saint-Pascal Annie Saint-Pierre. Son court-métrage Les grandes claques lancé à Sundance il y a un an se retrouve actuellement sur la courte liste de films pouvant se retrouver en sélection aux Oscars, le 8 février prochain.
Le fabuleux parcours du court-métrage Les grandes claques a débuté pratiquement à pareille date l’an dernier alors qu’il était sélectionné pour être présenté en grande première au Sundance Film Festival de Salt Lake City en Utah, l’un des événements les plus importants en matière de cinéma indépendant dans le monde. Le film s’est ensuite frayé un chemin dans 74 autres festivals à travers le monde au courant de 2021. « Il doit être diffusé la semaine prochaine en Australie. Il aura vraiment été diffusé sur tous les continents », confirme la réalisatrice.
Annie Saint-Pierre situe l’action du court-métrage à Saint-Pacôme, la veille de Noël en 1983. D’une durée de 18 minutes, le film met en relief la réalité des premières gardes partagées expérimentées par les parents de l’époque et leurs enfants, à travers le regard de Denis (Steve Laplante), le papa nouvellement divorcé qui attend patiemment devant la maison de son ex-conjointe pour récupérer les enfants et terminer le réveillon en leur compagnie, et Julie sa fille, qui attend de son côté l’arrivée du père Noël pour déballer ses cadeaux.
« Difficile de dire qu’est-ce qui a touché autant les gens dans cette histoire, mais je dirais que le film est comme un clin d’œil ou même une reconnaissance par rapport à ce que certaines personnes ont pu vivre et qui les a marqué. Je crois qu’on a peut-être aussi le recul nécessaire aujourd’hui pour poser un regard sur cette époque qui était en quelque sorte “expérimentale” au chapitre des gardes partagées », explique Annie Saint-Pierre.
Reconnaissante
Depuis que Les grandes claques a été confirmé sur la courte liste pour les prochains Oscars, Annie Saint-Pierre enchaîne les entrevues dans les médias régionaux, nationaux et internationaux. Ce véritable feu roulant que la principale intéressée appelle « fièvre des Oscars » est une chance inespérée pour faire connaître son travail, mais également ceux de tous les artisans qui ont collaboré avec elle pour ce court-métrage et qu’elle ne manque pas de nommer.
« Je saute là-dedans à pieds joints en me disant que c’est une chance inespérée. En même temps, le fait d’être obligée de vivre ça de chez moi actuellement, à cause de la pandémie, ça modère aussi l’excitation », dit-elle en riant.
Issue du milieu documentaire, Annie Saint-Pierre en était à son premier vrai court-métrage avec Les grandes claques. Auparavant, elle avait déjà réalisé un « court court-métrage » pour les Prix du Gouverneur général, en hommage au grand réalisateur québécois Jean-Marc Vallée, décédé subitement dans les dernières semaines à sa maison de Berthier-sur-Mer près de Montmagny. La réalisatrice de Saint-Pascal envisage maintenant réaliser un long métrage dont elle travaille actuellement le scénario et qui, comme Les grandes claques, se déroulerait à Saint-Pacôme.