Journées de la persévérance scolaire : Un exemple de persévérance scolaire

Arianne Saucier-Walsh. Photo : Maxime Paradis.

À une certaine époque, Arianne Saucier-Walsh était sûrement à un cheveu de devenir une décrocheuse. Une prise de conscience quant à son avenir, de bons modèles parentaux et un encadrement scolaire qui lui a permis de développer une passion pour le français la rapproche aujourd’hui de son métier de rêve.

Originaire de Québec, mais demeurant à Saint-Pacôme depuis cinq ans, Arianne Saucier-Walsh avait à ses yeux « décroché » il y a environ trois ans. Dans les faits, elle n’avait pas réellement quitté les bancs d’école, mais l’intérêt n’était clairement plus là et, chaque jour, elle s’en éloignait.

Pour la directrice du Centre d’éducation aux adultes de La Pocatière, Nathalie Bélanger, le cas d’Arianne n’est pas unique. Selon elle, ces élèves ne sont pas des décrocheurs au sens habituel du terme, ils évoluent simplement dans un cadre scolaire qui ne leur convient pas et s’éloignent progressivement de l’école. Souvent, l’éducation aux adultes devient la solution pour eux.

Ainsi, Arianne est demeurée accrochée, comme bien d’autres, mais en changeant d’école, donc de méthodes d’enseignement, aussi bien dire un virage à 180° dans son parcours scolaire. Le tout ne s’est toutefois pas effectué sans une profonde réflexion, la tentation de tout lâcher pour se dévouer entièrement au marché du travail étant plutôt forte à cette époque de pénurie de main-d’œuvre.

« Je travaillais dans un magasin à grande surface à un taux horaire un peu plus élevé que le salaire minimum et j’estimais que j’avais des possibilités d’avancement. L’école ne me disait plus rien. En même temps, je regardais mes parents, comment ils ont réussi en poursuivant l’école, sachant que ça n’a pas été facile pour eux non plus et je me disais que c’est ce que je voulais moi aussi, avoir une maison, de belles opportunités professionnelles devant moi », résume-t-elle.

Elle reconnaît néanmoins que la motivation n’a pas été facile à trouver, au départ. En cours de route, elle s’est tout de même découvert une passion pour les langues, le français en particulier, une matière dans laquelle elle excelle, dit-elle. Les réussites qu’elle a ensuite vécues de ce côté lui ont permis de relativiser les difficultés qu’elle éprouve davantage en mathématique. « J’aime beaucoup tout ce qui touche à la grammaire, la construction de texte, rédiger », enchaîne-t-elle.

Pas surprenant qu’elle se dirige aujourd’hui en secrétariat, elle qui entamera un diplôme d’études professionnelles (DEP) dans ce domaine à Québec dès le 22 mars. Cet objectif est aussi ce qui la motive à compléter son français de secondaire 5 avec les meilleures mentions.

Comme elle devra toutefois compléter certaines matières comme l’anglais et les mathématiques si elle souhaite obtenir son diplôme d’études secondaires dans le futur, elle n’exclut pas revenir dans la région pour le faire, tellement elle a apprécié l’encadrement dont elle a bénéficié au sein du Centre d’éducation aux adultes de La Pocatière. « Je suis un peu nostalgique actuellement. J’ai ma routine au sein de l’école et avec les enseignants. C’est sécurisant comme environnement », confie-t-elle.

De l’avis de Nathalie Bélanger, il s’agit d’un sentiment souvent ressenti par plusieurs des élèves qui quittent pour le DEP après un passage à l’éducation des adultes. Un accompagnement distinctif a d’ailleurs été mis en place dans cette optique lorsque ces élèves poursuivent dans cette voie, mais vers le Centre de formation professionnelle Pavillon-de-l’Avenir de Rivière-du-Loup. « Je suis sûre que tout va très bien se passer », a-t-elle ajouté, au sujet de son élève.

La principale intéressée se dit d’ailleurs très fière aujourd’hui d’avoir persévéré. S’accrocher à des modèles positifs et se projeter dans le futur sont selon elle la clé pour demeurer accroché à l’école lorsqu’on sent qu’on s’en éloigne. « Il faut se ramener aux réalités de la vie, voir plus loin que le moment présent et pas simplement vivre dans l’immédiat. Pour moi, c’est ce qui a fait la différence. »