Les directeurs régionaux des DPJ, dont celle du Bas-Saint-Laurent, estiment que le projet de loi sur la Loi sur la protection de la jeunesse est intéressant en général, mais un peu frileux.
Le projet de loi 15 a pour but de modifier la Loi sur la protection de la jeunesse au Québec. En grande partie, des éléments rejoignent les directeurs régionaux. Toutefois, il avait été demandé que ces passages soient clairs et ne laissent pas place à l’interprétation. « On y indique que l’intérêt de l’enfant est une des considérations à prendre en compte, mais pour nous ce doit être LA considération. Il doit y avoir une obligation des parents à se mobiliser pour exercer leurs obligations », indique Mélissa Desjardins, directrice de la protection de la jeunesse du Bas-Saint-Laurent.
Elle estime donc que l’intérêt de l’enfant doit venir en premier, avant même le droit de ses parents, dans toutes les décisions qui le concernent, et que ceci doit être indiqué clairement.
Délais judiciaires
On croit également qu’il y a clairement une volonté de minimiser le stress du système judiciaire sur les enfants et les familles. Mais on espérerait à cet effet plus de mordant.
« Oui c’est un vœu, mais il n’y a pas quelque chose de concret. Il faut s’ajuster pour sortir un peu plus du tribunal », croit Mme Desjardins. Elle cite en exemple que dans certaines régions, on privilégie un tribunal itinérant qui s’arrête dans une salle communautaire, un milieu beaucoup moins intimidant qu’un palais de justice.
« Dans son ensemble, le processus judiciaire doit être facilitant, fluide et rapide pour l’enfant et sa famille. Des leviers concrets pour y parvenir méritent d’être précisés dans le projet de loi », ajoute-t-elle, saluant par la bande qu’il existe un temps maximal pour un juge à livrer son jugement en matière de jeunesse. Aussi, on gagnerait à offrir le support de spécialistes au plan clinique pour conseiller les juges en ce sens.
On conclut finalement que les principes évoqués dans le projet de loi 15 sont fort intéressants, mais on se questionne à savoir s’ils sont à la hauteur des volontés exprimées.
« On croit que le projet de loi peut aller un peu plus loin et proposer plus de moyens juridiques », conclut Mélissa Desjardins.