La Pocatière : La nouvelle convention collective approuvée par les employés d’Alstom

Dans la dernière semaine, l’entreprise a d’ailleurs procédé au remplacement des enseignes Bombardier par le nom Alstom sur le devant de son usine de La Pocatière. Photo : Maxime Paradis.

Les membres du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière affilié à la CSN ont approuvé l’offre patronale dans une proportion de 69 % le 5 mars dernier. Il s’agit de la première convention collective négociée et adoptée par les membres en dix ans, mais également avec leur nouvel employeur Alstom.

Parmi les gains importants réalisés dans le cadre de ce nouveau contrat de travail, mentionnons des augmentations de 13,25 % sur cinq ans, soit un peu plus de 2 % par année pour toute la durée de la convention collective, une augmentation de la participation de l’employeur au régime de retraite et le maintien du paiement à 100 % de l’assurance collective par ce dernier. Des avantages spécifiques aux soudeurs ont aussi été négociés.

« Quand un soudeur sera réengagé, il commencera désormais au 2eéchelon salarial. Au bout de six mois, il tombera à son plein salaire », résume Claude Michaud, président du Syndicat des employés de Bombardier La Pocatière. Selon lui, ce gain devrait faciliter les embauches pour ce quart de métier très demandé, mais difficile à dénicher dans le contexte de pénurie de main-d’œuvre actuel.

Un rehaussement des primes de soir et de nuit a aussi été obtenu, celles-ci n’ayant pas été augmentées depuis la précédente convention collective qui remonte à 2012. À cet effet, le président rappelle que la négociation actuelle avec Alstom était la première menée par son syndicat en 10 ans. Depuis, l’ancien employeur, Bombardier, s’était essentiellement entendu à deux reprises sur des reconductions de la convention de 2012, accompagnées de majorations salariales.

« C’était le temps qu’on procède à une vraie négo », a ajouté Claude Michaud. Une quinzaine de rencontres auraient été nécessaires, selon lui, pour en arriver à l’entente actuelle.

Désir d’enracinement

Selon le président du Syndicat, cette nouvelle convention rend non seulement les emplois à l’usine Alstom de La Pocatière plus attractifs, mais elle témoigne d’un désir de la multinationale à vouloir s’enraciner dans le milieu. « C’est aussi ce qu’on a ressenti lors de la visite du PDG Henri Poupart-Lafarge, le mois passé ».

Dans la dernière semaine, l’entreprise a d’ailleurs procédé au remplacement des enseignes Bombardier par le nom Alstom sur le devant de son usine de La Pocatière. Le Syndicat, qui célèbre cette année son 50eanniversaire, doit aussi procéder prochainement au renouvellement de son logo et, on en doute bien, à une modification de sa dénomination pour y remplacer le nom Bombardier par celui d’Alstom.

Environ 320 personnes travaillent actuellement à l’usine Alstom de La Pocatière. De ce nombre, 152 sont des employés d’usine ou cols bleus. Avec les différents contrats actuellement en démarrage au sein de l’usine – Toronto, New Jersey, Vancouver —, Claude Michaud est d’avis que ce nombre pourrait être amené à augmenter à partir de l’automne 2022.

Rappelons que 80 M$ ont été engagés l’an dernier par Alstom dans la modernisation de l’usine de La Pocatière. De cette somme, 56 M$ consistent en un prêt avec pardon du gouvernement du Québec avec comme garantie minimale de maintenir 400 emplois à l’usine d’ici 2036 et 350 pour la période 2026-2029.