Le dernier budget de la CAQ avant l’élection provinciale présenté le 22 mars a suscité diverses réactions au sein de différents milieux de la région.
500 $ par personne
Le gouvernement a annoncé une aide directe aux contribuables pour faire face à la hausse du coût de la vie. Dans ce contexte, il accorde un montant ponctuel de 500 $ à 6,4 millions de personnes ayant un revenu de 100 000 $ ou moins. Cette mesure représente une dépense de 3,2 G$ pour faire face à la hausse du coût de la vie.
Mobilité des étudiants
De l’argent a été prévu au budget pour la mobilité des étudiants vers les cégeps des régions. Le but est de favoriser l’attraction et la rétention d’étudiants dans des cégeps situés principalement en région et confrontés à des défis démographiques. Il s’agissait d’une demande du Regroupement des cégeps de région.
« Cette mesure permettra à des candidats, particulièrement des grands centres urbains, de recevoir une aide financière leur permettant d’étudier dans le programme d’études de leur choix, situé dans une région plus éloignée. Cela leur permettra de s’intégrer non seulement dans la vie collégiale, mais également dans le milieu qu’ils apprendront à découvrir, à apprécier et peut-être même s’y installer. Pendant leurs études, ils pourront contribuer à la vitalité de la région en conciliant un travail à temps partiel et les études, s’ils le souhaitent » saluait la directrice générale du Cégep de La Pocatière Marie-Claude Deschênes, dont l’établissement est admissible.
Mesures insuffisantes en main-d’œuvre
Pour la Chambre de commerce Kamouraska-L’Islet, il y aurait lieu d’aller plus loin pour répondre aux besoins des entreprises, notamment pour répondre aux enjeux de main-d’œuvre.
On dit partager les objectifs exprimés en faveur de la modernisation des institutions et des programmes d’enseignement, pour refléter davantage les réalités du marché du travail, en particulier chez les jeunes. On est toutefois d’avis que la mise en place d’un Régime volontaire d’épargne pour la formation continue (RVEFC) pour inciter les travailleurs à moderniser leurs acquis aurait permis davantage de rencontrer cet objectif gouvernemental. On salue l’injection de 290 M$ pour renforcer l’intégration en emploi des personnes immigrantes, en particulier dans nos régions, et réduire les délais de traitement des dossiers.
Organismes communautaires
Le budget 2022-2023 prévoit des investissements additionnels de près de 2,2 G$ d’ici cinq ans pour renforcer l’action des organismes communautaires, mais également pour mettre en place des mesures répondant aux besoins des collectivités. Quelque 5 000 organismes communautaires œuvrant dans une multitude de secteurs d’activité se partageront ainsi un financement gouvernemental d’environ 1,8 G$ en 2022-2023.
Bon accueil des élus, mais…
Les élus du Bas-Saint-Laurent accueillent favorablement le budget. Sur le plan régional, le budget comporte de bonnes nouvelles, comme la réinscription du parachèvement de l’autoroute 20 au Plan québécois des infrastructures, en phase d’étude, l’avancement du projet d’école vétérinaire rattaché à l’UQAR, en phase de planification, et la confirmation de 40 M$ pour le pavillon de l’école de médecine rattaché au centre hospitalier de Rimouski.
Par contre, « nous ne pouvons pas cacher notre déception en ce qui concerne le refus du gouvernement de soutenir adéquatement les producteurs de la forêt privée du Bas-Saint-Laurent qui se voient incapables de réaliser les travaux d’aménagement forestier requis, puisque les budgets régionaux sont entièrement consacrés à la remise en production des parcelles affectées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Pourtant, les huit MRC du Bas-Saint-Laurent et 83 municipalités ont adopté des résolutions demandant une intervention du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs, en vain », a dit le porte-parole de la TREMBSL, Michel Lagacé.
Accès au logement
La Fédération québécoise des municipalités (FQM) souligne pour sa part la volonté du gouvernement de s’attaquer aux enjeux liés à l’accès aux logements avec des investissements de 634 M$ répartis dans différentes mesures, dont la construction de 1000 unités de logement abordable. Ceci permettra de diminuer la pression sur le parc locatif. « Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre, la difficulté d’avoir accès à un logement est un enjeu qui affecte négativement le développement économique des régions. Toute nouvelle mesure est la bienvenue et nous interpellerons les partis politiques lors de la prochaine campagne électorale à cet effet », a mentionné M. Jacques Demers, président de la FQM, maire de Sainte-Catherine-de-Hatley et préfet de la MRC de Memphrémagog.
Transport collectif
L’Union des municipalités du Québec (UMQ) accueille avec satisfaction plusieurs mesures touchant notamment le transport et le développement économique régional.
Pour l’Union, l’aide de 293 millions $ sur deux ans aux organismes de transport collectif qui ont connu des baisses d’achalandage marquées durant la pandémie, ainsi que le soutien pour le transport aérien et le transport interurbain, démontre une fois de plus l’importance de la mobilité des personnes, et ce, dans toutes les régions du Québec.
Industrie forestière
Le Conseil de l’industrie forestière du Québec (CIFQ) accueille favorablement certaines mesures dévoilées dans le cadre du budget 2022 du gouvernement du Québec, mais demeure préoccupé par le manque de budget requis pour répondre aux besoins criants de travaux sylvicoles et de remise en production des zones ravagées par la tordeuse du bourgeon de l’épinette.
Le CIFQ salue le soutien financier de 75 M$ accordé au Programme innovation bois (PIB) du ministère de la Forêt, de la Faune et des Parcs (MFFP) permettant de stimuler les investissements de l’industrie forestière dans les produits à plus forte valeur ajoutée ou le recours à des procédés innovants. On constate également que des fonds seront disponibles auprès du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) afin de soutenir la défense des intérêts des entreprises du sciage faisant l’objet de mesures de représailles américaines dans le cinquième conflit du bois d’œuvre. Pour le secteur des pâtes, du papier et du carton, le CIFQ remarque avec intérêt que du soutien sera disponible pour accompagner les entreprises de ce secteur afin de procéder à des investissements ou à des conversions de leurs installations vers de nouveaux types de production.