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Rencontre annuelle du Kamouraska Mycologique : Une centaine de personnes répondent présentes

Panel des entrepreneurs rattachés à la mouture 2020 du Programme de soutien aux entreprises mycologiques du Kamouraska. Photo : Maxime Paradis.

Amateurs de champignons et principaux acteurs de la filière mycologique au Kamouraska ont démontré de l’intérêt à la deuxième rencontre annuelle tenue le 24 mars dernier à Mont-Carmel. Une centaine de personnes s’étaient rassemblées pour l’occasion afin de découvrir les faits saillants des derniers mois et échanger sur les développements prometteurs de ce secteur d’activité en effervescence dans la région. 

Masques aux visages, autant assis que debout, c’était le prix à payer pour tenir cette deuxième rencontre annuelle — reportée à deux reprises depuis deux ans en raison de la pandémie — en personne. Le programme de la journée était aussi très chargé, comme s’il fallait rattraper le temps perdu, les intervenants étant nombreux, allant des entrepreneurs associés davantage à l’univers du champignon comestible, en passant par les acteurs liés au mycotourisme et ceux évoluant dans le domaine des mycotechnologies.

« Ça fait 12 ans que les maires de la MRC de Kamouraska ont choisi de miser sur les champignons comme moteur de développement touristique, économique et scientifique. On peut certainement dire aujourd’hui qu’on est en avance dans ces domaines sur bien des régions au Québec, au Canada, même en Amérique du Nord », s’est exclamé en début de journée Rosaire Ouellet, maire de Sainte-Anne-de-la-Pocatière et porte-parole du Comité Kamouraska Mycologique.

Il a rappelé qu’en 2018 une mission économique et scientifique s’était envolée pour Soria en Espagne dans l’objectif d’en apprendre davantage sur les activités économiques liées à la valorisation des champignons forestiers. En une vingtaine d’années, cette ville et sa région, situées au nord-est de Madrid, sont devenues une véritable destination mycotouristique au point où beau temps mauvais temps, les hôtels débordent de cueilleurs de partout, au plus fort de la saison.

Par son Festival des champignons forestiers présentés pour une sixième édition en 2021, mais cette fois au Camp musical St-Alexandre, le Kamouraska essaie de se positionner davantage à ce chapitre. Avec un achalandage tournant autour de 1500 participants et des retombées estimées à plus de 100 000 $ si on y combine la fréquentation liée au Mois du champignon, l’avenir semble effectivement prometteur à ce chapitre.

Pour développer encore davantage le secteur, le Kamouraska Mycologique désire mieux structurer son offre en travaillant conjointement avec la Société du réseau des Économusées (SRÉ) dans l’optique de positionner davantage la région comme un destination touristique en matière de mycologie. Le défi n’est pas simple pour autant, de reconnaître Carl-Éric Guertin, directeur général de la SRÉ, invité à titre conférencier dans le cadre de la rencontre annuelle.

« Le projet-pilote doit permettre de réfléchir à une manière de mettre en valeur et encadrer le développement du mycotourisme sur le territoire du Kamouraska. Il y a déjà plusieurs petites entreprises qui sont en lien avec les champignons dans la région, mais qui n’ont pas nécessairement le pied dans le domaine touristique. Comment on peut accompagner ces entreprises et les propulser pour qu’elles deviennent des destinations touristiques performantes, c’est un peu l’objectif de la démarche », a-t-il résumé.

Un plan d’implantation devrait d’ailleurs voir le jour d’ici l’automne 2022. Entre trois et cinq entreprises pourraient être accompagnées de façon personnalisée dans le cadre de ce projet-pilote.

Recherche et développement

Près d’une dizaine d’entreprises ont aussi exposé les projets qu’ils ont réalisés ou qu’ils sont à compléter en lien avec la mouture 2020 du Programme de soutien aux entreprises mycologiques du Kamouraska. Certaines d’entre elles ont principalement travaillé la culture de champignons, alors que d’autres se sont tournées sur le développement de produits bioalimentaires intégrant des champignons. Toutes se sont vues décerner la mention « Fier partenaire du Kamouraska Mycologique ».

Au chapitre de la recherche, Biopterre a présenté un avant-goût de son MYCOHUB installé dans l’ancienne usine Viandes Kamouraska de Saint-Pascal. Cette usine-pilote, qui se veut une plateforme de conditionnement de biomasse et d’innovation en mycotechnologies, sera dotée d’une chaîne de production dont l’objectif sera de soutenir différentes entreprises dans le développement de mycoproduits. Unique en Amérique du Nord, de l’avis de Richard Jeannotte, codirecteur en innovation et transfert de technologie – mycotechnologies chez Biopterre, le MYCOHUB devrait être finalisé au début de l’été.