Dynamiser la région grâce aux champignons, pourquoi ?

Photo : JHA.

Les champignons forestiers, on en entend parler à la radio, dans les journaux, à la télévision, énormément sur les réseaux sociaux, il y a même un site internet dédié au projet de développement de la région nommé Le Kamouraska Mycologique. Mais pourquoi tout ce bruit autour des champignons au Kamouraska ?

Par Pascale G. Malenfant, conseillère en développement mycologique et innovation, MRC de Kamouraska

Eh bien, il s’avère qu’en termes de développement territorial, c’est une stratégie payante de se doter d’une identité distinctive.  En organisant les activités autour d’une thématique comme la mycologie, on arrive à se distinguer comme territoire, à dynamiser les communautés, à diversifier l’économie, à devenir attractif… Chez nous, la filière mycologique se construit tranquillement depuis 12 ans.

En 2009, la MRC de Kamouraska mettait en place le Parc régional du Haut-Pays de Kamouraska afin de favoriser la vitalisation des villages du Haut-Pays. C’est à travers cette démarche qu’on s’est intéressé au potentiel des produits des forêts du Kamouraska. Les conclusions d’une étude menée par Biopterre avaient identifié le champignon comme un produit vedette à fort potentiel commercial. On envisageait alors d’organiser une filière commerciale autour des champignons comestibles, notamment à travers le mycotourisme.

C’est qu’on savait déjà à l’époque que certaines régions du monde généraient d’importantes retombées économiques grâce au champignon. Implantées depuis une cinquantaine d’années dans la région de la Castilla-y-Leon en Espagne, les activités mycotouristiques contribuent généreusement au développement de l’économie des communautés rurales. Lors des années à la météo favorable, leur secteur mycologique génère plus de 65 millions d’euros (environ 94 millions de dollars canadiens[1]) dont 20 % proviennent de la cueillette de champignons, 40 % de l’industrie bioalimentaire et 39 % sont générés directement par le mycotourisme, soit environ 36 M$ canadiens[2].

Les intervenants du Kamouraska se sont inspirés du modèle espagnol et, pendant la dernière décennie, ont défini ce que voulait dire développer une économie qui repose sur les champignons forestiers et leurs nombreux potentiels au Québec. Aujourd’hui, le secteur mycologique du Kamouraska est une priorité et développe trois filières distinctes ; celle du champignon comestible, celle du mycotourisme et celle des mycotechnologies. Le Kamouraska est d’ailleurs reconnu régionalement, provincialement et à l’international pour ce développement. On vous propose de vous accompagner dans la découverte de ce secteur à travers cette chronique mycologique mensuelle !

D’ici là, les curieux pourront en savoir plus en visitant le www.mycokamouraska.com.

[1] Selon le taux de conversion de l’euro en dollars canadien en cours le 3 décembre 2021.

[2] Martínez Peña, F., Picardo, A., Redondo, C., & Latorre, J. (2015). Micocyl.es: El programa de micología de Castilla y León. Boletín Micológico de FAMCAL, 10, 125–134.