Appelé à commenter le budget fédéral présenté le 7 avril, le fiscaliste associé chez Raymond Chabot Grant Thornton Gino Gosselin le décrit comme dépensier, mais responsable.
Les mesures qui font le plus jaser concernent l’accès aux propriétés. La majorité des mesures sont toutefois à moyen et long terme. 5,5 G$ seront investis pour de nouveaux logements, mais à la grandeur du Canada, donc « très peu pour un peu partout », résume M. Gosselin.
On crée également le compte d’épargne libre d’impôt pour l’achat d’une première propriété (CELIAPP), pas pour toutes les bourses, mais qui permet d’investir jusqu’à 40 000 $ comme mise de fonds pour une maison et les cotisations sont déductibles d’impôt, comme celles versées dans un REER.
Le budget s’attaque aussi à la surchauffe du marché immobilier. Le gouvernement Trudeau décrète un moratoire de deux ans pour interdire l’investissement étranger dans le marché immobilier canadien.
Les mesures ne sont pas immédiates. « C’est plus le moyen et long terme. Peut-être que c’est voulu dans le sens où ils veulent essayer de diminuer l’inflation le plus possible, car si tout le monde achète, ça va partir encore à la hausse », ajoute Gino Gosselin.
Assurance dentaire
En vertu d’une entente entre les Libéraux et le NPD, un programme de plusieurs phases prévoit d’offrir une assurance dentaire aux moins de 12 ans dès cette année, programme qui sera élargi au fil des ans, entre autres pour les plus démunis, les adolescents et les aînés. Actuellement au Québec, cela existe pour les 10 ans et moins avec la Régie de l’assurance maladie du Québec.
« Ça va être une négociation entre Ottawa et Québec pour voir comment Québec pourra dépenser ces sommes-là. Québec a déjà un régime, en partie », soutient Gino Gosselin.
Le fiscaliste souligne toutefois qu’il n’y ait pas grand-chose pour la question de la pénurie de main-d’œuvre, qu’on ne retrouve rien sur les transferts en santé aux provinces et que l’équilibre budgétaire ne soit pas prévu prochainement.
