La nouvelle loi sur les services de garde, qui amènera les milieux privés à s’affilier au bureau coordonnateur local, rend mal à l’aise certaines éducatrices qui pourraient fermer plutôt que se conformer.
Celles-ci estiment que les patrons devraient être les parents des enfants qu’elles gardent. Elles craignent une perte d’autonomie et une hausse de paperasse.
« Être gérée par un bureau coordonnateur, ça implique des restrictions au niveau parfois de l’aménagement de la maison, ça apporte plus de documents à remplir, c’est plus de paperasse. Ce sont des visites, une de conformité et deux d’accompagnement durant l’année », dit Kathleen Croteau, vice-présidente de l’Association québécoise des milieux familiaux éducatifs privés.
Cette dernière estime également que des éducatrices sont craintives à ce que les bureaux coordonnateurs travaillent différemment, ayant été échaudées par le passé. Mais elle ajoute que la nouvelle loi prévoit aussi que les bureaux soient uniformisés, ce qui est de bon augure.
« Chaque ville a son bureau coordonnateur. Les lois ne sont pas égales partout. Ils font tous un peu ce qu’ils veulent. Le fait que ce soit uniformisé partout, c’est un bon plus. Mais les femmes ont peur de se faire diriger par des bureaux coordonnateurs à cause de ça, car il y a eu beaucoup d’abus dans le passé », ajoute Mme Croteau. Elle croit qu’il faut maintenant avoir confiance en l’uniformisation des pratiques.
En général, l’association voit la nouvelle loi d’un œil positif, tout en comprenant les craintes de certaines qui veulent quitter. « Il y en a qui vont quitter le bateau, mais on continue d’avoir des adhésions. On en perd, mais on en gagne aussi », dit-elle.
L’idée de l’association était de délivrer un permis du ministère de la Famille plutôt que d’être gérée par le bureau coordonnateur, mais le permis aurait créé une toute nouvelle cellule, alors que les bureaux coordonnateurs existaient déjà. Une ligne directe a aussi été demandée au sein du ministère de la Famille pour épauler les éducatrices dans la transition, ce qui a été accordé. Elles ont jusqu’en 2026 pour s’affilier.