Les travaux sont entamés depuis plusieurs mois, mais le Groupe Les Bâtisseurs demeurait avare d’informations quant à l’ampleur de son projet de résidence pour aînés en construction à La Pocatière, sur le terrain voisin de l’hôpital Notre-Dame-de-Fatima. L’essentiel du projet a été communiqué le 14 juin au Centre Bombardier, devant une salle pleine à craquer.
Environ 260 personnes avaient confirmé leur présence auprès du Groupe Les Bâtisseurs. Selon un décompte rapide, ce chiffre a été aisément atteint, peut-être même dépassé, signe de l’engouement des gens de La Pocatière et des environs pour ce projet attendu depuis plusieurs années sur le site de l’ancienne Villa Saint-Jean.
« Ce projet est une nouvelle opportunité pour les gens de chez nous de demeurer enraciné dans leur milieu. Dans mon voisinage, j’ai été à même de constater que plusieurs aînés quittaient la région, car ils n’étaient pas en mesure de trouver chez nous ce type de service que propose aujourd’hui le Groupe Les Bâtisseurs », a déclaré Guillaume Dufour, maire suppléant à la Ville de La Pocatière.
L’assistance tendait effectivement à lui donner raison. D’anciens Pocatois aujourd’hui « expatriés » à l’extérieur de la région ont même fait le chemin pour assister à cette séance d’information, accueilli par leurs noms par des représentants du Groupe Les Bâtisseurs, comme quoi des liens ont déjà été établis, et cela, même si les baux sont encore loin d’être signés.
Investissement majeur
Ce bâtiment de cinq étages en forme de T, tout en béton et entièrement giclé, doit être fin prêt pour l’été 2023. Le coût de la construction est évalué à 18 M$ et 70 personnes y travailleront, une fois les premiers résidents accueillis. La résidence comprendra 199 unités – studios, 3 ½, 4 ½ — sous 30 déclinaisons différentes, dont 28 studios réservés exclusivement aux personnes ayant besoin de soutien et d’assistance quotidienne. Les 171 autres unités s’adresseront aux aînés « actifs ».
La gamme de prix de ces nouveaux logements démarre à 1400 $ et se rend jusqu’à 2000 $ par mois, le tout subventionné à hauteur de 37 % dès 2023 pour les 70 ans et plus, grâce au Crédit d’impôt pour maintien à domicile des aînés. À ces prix de départ, les futurs résidents auront droit notamment au stationnement, au déneigement, à la câblodistribution, l’internet, l’électricité, sans parler de l’accès aux diverses aires de vie communes comme la salle de cinéma, le salon de billard, la salle multifonctionnelle ou encore la piscine et la salle de conditionnement physique. D’autres services à la carte peuvent s’ajouter selon les besoins des résidents, moyennant bien sûr certains frais.
Il n’en demeure pas moins que l’offre entière présentée par le Groupe Les Bâtisseurs demeure à ce jour inédite dans tout Kamouraska-L’Islet. Un bureau de location ouvrira officiellement ses portes au Centre La Pocatière dans la semaine du 18 juillet, mais déjà on pouvait compter quelques convaincus au sein de l’assistance.
« L’objectif du Groupe Les Bâtisseurs est d’offrir des milieux de vie de qualité et sécuritaires, dans les régions du Québec, pour que les aînés puissent demeurer là où ils ont toujours vécu le plus longtemps possible », a indiqué Sébastien Gauthier, président du Groupe Les Bâtisseurs.
Polémique
Lors du début de la construction de la résidence à l’automne 2021, l’aménagement d’un bassin de rétention des eaux pluviales où existait jadis un sous-bois a soulevé l’ire de certains citoyens pocatois préoccupés par la protection des boisés en milieu urbain. Le maire de La Pocatière Vincent Bérubé mentionnait à l’époque que ce bassin de rétention était nécessaire pour accueillir les eaux pluviales de la future résidence et son stationnement afin d’éviter l’engorgement du réseau municipal.
Sébastien Gauthier s’est dit bien au fait de la polémique et a attribué cet élément à des « impondérables de construction », comme il en survient souvent lors de projets de cette ampleur. Un plan de réaménagement de la zone déboisée intégrant la plantation d’arbres doit être présenté sous peu à la Ville de La Pocatière en réponse à cette obligation de déboisement.